C’est un domaine à enjeu majeur pour Mayotte : celui de professionnaliser les structures médico-sociales. Ce défi est relevé par plusieurs grosses associations en partenariat avec l’organisme collecteur OPCALIA et l’Etat.
Mayotte arrive à une nouvelle croisée de chemins : celui de normes abondamment exigées par l’arrivée prochaine du Code du travail applicable à Mayotte, et celui de l’insuffisance de qualification de la main d’œuvre pour y arriver. La seule alternative est d’importer les compétences depuis la métropole ou La Réunion pour pouvoir répondre aux appels d’offre de l’ARS (Agence régionale de Santé) !
Les associations Toioussi (enfants handicapés), TAMA (Alternative à l’emprisonnement), ADSM (Déficients sensoriels), ACFAV (condition féminine et aide aux victimes), Enfants de la Lune (sensibles aux rayons UV), Ounono Na Maecha ont réagi en décidant de cofinancer une formation de CAFERUIS (Certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale) pour leurs cadres.
« Le secteur du social et médico-social représente aujourd’hui 200 salariés, mais ils seront prés de 4 000 lorsque se généralisera le droit commun » appuie Kadafi Attoumani, directeur d’OPCALIA qui accompagne cette formation.
Une formation sur mesure pour Mayotte
Les encadrants du Centre de formation de la Croix rouge de la région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) viendront à Mayotte une semaine par mois pendant deux ans pour former les douze cadres concernés. Ces derniers devront néanmoins se déplacer en métropole pour cinq stages, déplacement offert par LADOM.
Les 130 000€ de coût de formation sont pris en charge par les associations, alors que l’hébergement des encadrants est payé par OPCALIA, la Dieccte, ou UNIFAF. « A Tama, les cadres concernés sont les chefs de service du pôle social et de Songoro » indique Philippe Duret, le directeur, alors que l’ACFAV envoie sa Responsable administrative. « Les cadres effectueront seulement cinq déplacements en métropole ce qui leur permet de rester opérationnels dans la structure » indiquait Agnès Ramde, ADSM.
Cette formation est un premier pas vers des spécialisations plus aiguës des cadres qui pourront diriger des établissements de moins de 50 salariés. L’action est isolée, mais « une étude est en cours pour proposer un plan d’action de formations pérennes dans le domaine médico-social » rassurait Marjorie Gasnier, inspecteur du travail à la Dieccte.
Une action vitale pour accroître les compétences des cadres intermédiaires que Philippe Duret résume comme « pierre angulaire des structures ».
A.P-L.
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Qualification des cadres médico-sociaux : Le journal de Mayotte
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