Violences à Koungou : un mort, la mairie déploie « des moyens supplémentaires »

Un homme a perdu la vie à Koungou en fin de semaine dans un contexte de flambée de violences. La municipalité annonce de nouvelles mesures préventives, notamment via sa police municipale.

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Ces points en hauteur sont utilisés pour caillasser les secours en contrebas (archive)

Terrible fin de semaine à Koungou, où un homme a perdu la vie alors que des affrontements ont conduit à l’incendie de plusieurs logements.

« Mercredi, un homme a essayé de défendre une femme qui était attaquée par des jeunes pour lui voler son sac à main. Suite à son intervention les jeunes s’en sont pris à ce dernier physiquement (coups de chombo) et ont mis le feu à sa maison dans le quartier de Barakani mercredi soir vers 20h30 » relate la municipalité.

« De cet évènement ont débuté les représailles et affrontements entre jeunes de différents villages (Trévani, Koungou et à priori Dzoumogné) pendant 2 jours ».

En parallèle, poursuit le communiqué de la Ville ; « le véhicule d’une jeune femme s’est fait violemment caillasser mercredi soir vers 20h mais elle a réussi à s’enfuir ;  un homme a été agressé et est décédé dans la soirée jeudi soir ».

Dès lors des actions s’imposaient.

« Afin de remonter les éléments d’information au plus vite et trouver des solutions à court et moyen termes, 2 réunions de crise se sont tenues jeudi et vendredi matin à la mairie de Koungou en présence des élus dont le maire et l’adjoint chargé de la sécurité, de la direction, de la police municipale du coordonnateur CLSPD, du service politique de la ville.

Constat des agents de la Police Municipale : Les jeunes étaient armés de : « chombos » avec grandes lames, pierres, armes de poing (certainement des balles à blanc mais à vérifier), et des boules de pétanque. Les jeunes étaient à peine âgés de 12 à 18 ans. Ils semblent n’avoir peur de rien et affrontent les gendarmes sans crainte ».

« Il est à noter que les agents de la police municipale étaient présents sur les lieux en dehors de leurs heures de service courant mercredi soir et ont pris de gros risques en allant aider à évacuer les personnes en danger au niveau de l’incendie. Notamment le chef de la brigade qui était en congés et s’est quand-même rendu sur place. Il a d’ailleurs prodigué les gestes de 1er secours à un jeune gravement blessé à la tête ».

Les décasages pointés du doigt

« Constat général : Les décasages récents de la zone Jamaïque ont accentué la délinquance dans ce quartier. Il y a un regroupement de la délinquance sur des parcelles privées telles que Barakani. « 

Le 30 juillet 2021, des  » démarches ont été entamées par la mairie auprès des propriétaires pour agir face à cette situation ».

La mairie estime que lors de ces « barrages entre Koungou et Trévani, la gendarmerie n’a pas pu déployer de gros moyens » avec pour bilan très lourd « 2 maisons de fortune en feu avec une grande propagation ; 3 blessés graves dont 1 jeune homme ouvert au niveau du crâne agressé à coups de « chombo » ; 1 mort ; Plusieurs voitures caillassées dont une brûlée jeudi soir »

La commune constate que « les armes sont de plus en plus présentes sur la commune et sont de plus en plus dangereuses », qu’il existe des « difficultés à faire déplacer les secours sur site » mais surtout que la « répression [est] insuffisante envers les mineurs ».

Et de conclure par des « Mesures prises », notamment : – remerciements aux agents de la Police Municipale présents, aux médiateurs et équipes du CLSPD ; – déployer des moyens supplémentaires au service de la Police municipale (équipements, formations, recrutement de personnel, aménagement des horaires…) ; – Point de situation par la Police Municipale (analyse des difficultés réelles ou potentielles, évolutions) ; – Rapport des équipes d’intervention de médiation ; – Courriers aux autorités compétentes : Préfecture (demande de moyens supplémentaires et interventions plus soutenues des forces de l’ordre) ; – Réflexion sur la mise en place d’un couvre-feu dès 17 h 00 ou 18 h00 temporairement ; – Communication plus fluide entre forces de l’ordre et la mairie ; – Réflexion sur des mesures à moyen termes dans le quartier Barakani. »

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