Clap de FIM

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La dernière soirée du FIM n’a réuni qu’un peu plus de mille personnes, alors que 10 000 étaient attendues, malgré la qualité des concerts.

Le conseil général s’est fait plaisir, le public a été un peu frustré. Une ambiance bonne enfant, de la musique, du monde, une large place laissée aux artistes locaux, la journée de samedi a attiré environ 6 000 personnes pour l’ouverture de la 15e édition du festival Intermizik (FIM).  La prestation de Zaho, tête d’affiche de la soirée a enthousiasmé ses fans et fait passer un bon moment dans une ambiance familiale et déhanchée au reste du public.

Malgré une programmation annoncée seulement trois jours avant le début du festival, le public a répondu présent le samedi. 

Mais la programmation de dimanche, aux enchaînements improbables, a peu à peu lassé le public. Des sets de trois chansons pour Babadi, quand Djesh chante presque une heure, ont fait perdre du rythme à la soirée, égrainant peu à peu le public vers la sortie. Babadi a donc chanté quelques poignées de minutes, juste suffisant pour lancer quelques pics sur scène à l’organisateur, le conseil général. « J’espère que le FIM 2014 s’organisera de façon plus pro », a brocardé le fer de lance du reggae mahorais au milieu d’un set de qualité, mais trop court. Et de regretter que lorsque la politique se mêle de l’organisation d’un festival, il y a des « mensonges ». Comme un clin d’œil, après le rituel « rastafari » lancé au public, le Petit-terrien a enchaîné sur sa chanson, Attention les temps sont durs.

Les style de Julian Marley n'est pas sans rappeler le style de son père
Les style de Julian Marley n’est pas sans rappeler celui de son père

Suite à l’annulation de Sean Paul, la tête d’affiche, Julian Marley, le fils de son père était attendu sur scène à 23h15, après une prestation la veille au festival Kaloo Bang à La Réunion. L’arrivée tardive de l’artiste, à 20h15 à l’aéroport de Dzaoudzi, a contraint de repousser le show de plus d’une heure. Le public était encore relativement nombreux à l’entame du concert, encore un millier vaillamment installés devant la scène ou allongés sur la pelouse du stade de Chirongui vers 0h30, dans un calme et une torpeur, inhabituelle pour un festival musical.

Julian Marley a repris plusieurs tubes légendaires de Bob, Exodus ou encore Get up, Stand up en guise de rappel peu avant 2 heures du matin. Les balances faites rapidement avant le concert ont réussi à restituer un son rond et puissant, lançant les lignes de basse en do et fa pour de bons riddims. La voix de Marley puissante et précise a ravi la centaine de survivants dominicaux. Situation ubuesque pour une tête d’affiche, le public était sans doute deux fois moins nombreux que ceux chargés d’assurer leur sécurité (entreprise privée, sécurité du conseil général et gendarmerie).

Après seulement quelques chansons, le public a fondu comme un mabawa sur barbecue, une façon de dire « c’est chouette, je l’ai vu, mais là il faut que j’aille dormir ».

Julian Marley a offert un belle prestation. Mais pourquoi s’entêter à faire venir l’artiste alors que le concert ne pouvait commencer avant minuit, un dimanche soir ? Une tête d’affiche qui réunit quelques centaines de personnes alors que 10 000 sont attendues, c’est un échec, notamment lorsque le budget du festival avoisine les 200 000 €. 

Une idée lancée  par un membre de l’organisation : créer de véritables sélections en amont de la scène ouverte FIM 2014, une façon de créer une émulation positive de la scène musicale locale.

A.L.

Julian Marley et son groupe
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Le public attend la montée sur scène de Julian Marley