Hip Hop, new-jerk ou coupé-décalé, c’était danses urbaines, hier après-midi devant le Comité du tourisme. L’association Art K’Danse avait délocalisé les cours qu’elle donne habituellement à Koropa piscine, une première opération en extérieur pour se faire connaitre.
[hana-flv-player video= »https://old.lejournaldemayotte.fr/wp-content/uploads/2013/10/hiphop-1-1.flv » width= »400″ height= »autow » description= » » player= »6″ autoload= »true » autoplay= »false » loop= »false » autorewind= »true » skin= »minimalist » /]« Les petits étaient ravis et finalement aujourd’hui ils sont paniqués, s’amuse Anne-Dominique de Bretagne, de l’association Art K’Danse*. Pour les plus grands, c’est l’inverse. Ils étaient tétanisés quand on leur a annoncé et maintenant, ils sont surexcités ! »
De fait, hier, petits et grands ont assuré et les spectateurs, surpris, ont pu découvrir des sons, des styles et des performances auxquels ils ne sont pas habitués.
La moyenne d’âge des membres de l’association est probablement une des plus jeunes du département. La plupart d’entre eux n’a pas encore 20 ans et Nicolas Sitti, le président, fait presque figure de vétéran du haut de ses 22 ans.
Né à La Réunion, il a grandi à Mayotte et en métropole. « Je suis Mahorais, Réunionnais, Anjouanais, Malgache, un enfant de l’Océan indien. Mais quand je pars, je suis fier, très fier de représenter le 976. Je le dis partout. Quand je suis allé aux championnats du monde aux Etats-Unis, je n’arrêtais pas de le dire : je suis de Mayotte ! »
Ces championnats sont ceux de breakdance pour lesquels Nicolas avait accompagné le groupe dont il était, à l’époque, l’élève. « Le break, c’est ma grande passion, c’est ce qui m’a mis dans la danse. J’en fais depuis que j’ai 12 ans. C’est une danse qui est faite pour impressionner avec ses mouvements acrobatiques et ses figures au sol. C’est celle où on prend le plus de risques. »
Des performeurs qui n’oublient pas d’où ils viennent
Aujourd’hui, le prof, c’est lui ! Membre du groupe GLP («Garde la pêche»), connu pour certaines de ses prestations, il initie aujourd’hui les jeunes de 9 à 16 ans pendant que les performeurs de « little boys crew » assurent les cours pour les plus petits à partir de 6 ans.
« On leur apprend toutes les danses urbaines. On fait du Hip Hop qui est un moyen de s’exprimer, de se lâcher, de dire ce qu’on a à l’intérieur ; du new jerk, bien en place maintenant à Mayotte ; du Dance Hall, une danse de Jamaïque qui est faite pour s’amuser et bien sûr du Coupé-décalé, une danse africaine beaucoup pratiquée à Mayotte. On a d’ailleurs avec nous les meilleurs danseurs de Mayotte dont le champion de France 2012 ! »
L’association donne des cours, organise les répétitions et prestations de ses groupes. Et dans les prochaines semaines, elle va également s’associer avec Tama, dans une salle mise à disposition par la maire de Mamoudzou, pour donner des cours à un nouveau type d’élèves. « On a envie de travailler par la danse à la réinsertion de jeunes en rupture, explique Anne-Dominique de Bretagne. L’idée est de leur proposer une activité, une fois par semaine, leur réapprendre à vivre dans un groupe ou à respecter les horaires d’un rendez-vous, des bases que ces jeunes n’ont plus. Et ce qui est bien, avec les danses urbaines, c’est qu’une fois les cours terminés, ils peuvent continuer à s’entrainer où qu’ils aillent.» Des « battle» de danses pour remplacer des batailles de rues.
RR
*Pour contacter l’association : Nicolas (0639.03.41.78) ou Anne-Dominique (0639.27.92.72)