Les agents de la Chambre de Commerce et d’Industrie continuent à tenir l’entrée du port, pour une cause acquise mais encore abstraite, leurs salaires. La partie maritime continue à travailler, quand le secteur commercial se prépare à l’addition.
Deuxième jour de blocage pour les agents de la concession portuaire de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Mayotte. « C’est le gabier qui va signer le protocole de fin de grève ! » ironise Attoumani Mari, délégué syndical CGT Ma, signalant par là que, lui comme les 60 salariés, regardent de prés leurs comptes en banque sur lesquels doivent arriver les arriérés (voir article). La direction s’était assurée lundi de l’arrivée, auprès du Trésorier Payeur général, des 2M€ en provenance du Conseil général qui s’était fait tirer l’oreille. Mais le jeu des écritures comptables et autres bordereaux fait son œuvre.
Si les acteurs du ports continuent à travailler, le portillon étant libre de passage, du côté des transitaires, les dents commencent à grincer : « les containers vides s’amoncellent devant ma porte » déplore Françoise Martin, transitaire pour la société Mayotte Transit, située à l’extérieur du port, « et le stationnement des containers à quai risque de nous être facturé par la CCI ». Sans compter que pour les armateurs, propriétaires du container qu’ils louent, l’immobilisation a un coût, des « frais de surestarie » facturés à partir du 12ème jour, « mais on y arrive rapidement en temps de déchargement ».
Quant aux stackers (voir photo) qui pour l’instant vont et viennent tranquillement dans l’enceinte du port, le risque de la panne sèche est réel, « on peut trouver des solutions » nous avait glissé lundi au téléphone Zoubaïr Ben Jacques Alonzo, directeur des Concessions portuaires pour la CCI.
Sur le port, c’est malgré tout le pessimisme qui domine, « les écritures comptables, ça peut durer ! », alors que mercredi un porte-container et un pétrolier pointent leur nez à l’entrée du lagon…
Anne P-L.