Les lycéens menacent de bloquer la rentrée

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Les lycéens de Mamoudzou qui avaient bloqué la route devant leur établissement jeudi, ont remis ça vendredi… avec la rentrée scolaire en ligne de mire, si aucune solution n’est trouvée d’ici là.

Un véhicule de police banalisé tentait, en vain, de passer, pour se rendre sur les lieux d'une agression
Un véhicule de police banalisé tentait, en vain, de passer, pour se rendre sur les lieux d’une agression

La centaine d’élèves du Lycée Younoussa Bamana de Mamoudzou était éparpillée sur et autour de la route d’accès à l’établissement, bloquant toute circulation. Ils invoquaient leur insatisfaction face aux solutions proposées pour éviter les agressions dont ils sont victimes (voir article). Les cours d’Éducation physique et sportives (EPS) se déroulant à l’extérieur de l’établissement, ils se rendent à pied, « et non accompagnés » insistent-ils, au stade de Cavani. Sur le chemin, et depuis plusieurs jours des jeunes de 18 ans se postent en embuscade et les agressent, « ils sont armés ». Un lycéen de première a effectivement été blessé à l’œil par un caillou. Ils accusent d’autre part le vice-recteur de les avoir traité de « voyous », « parce qu’on bloquait la route ».

Au vice-rectorat, on dément formellement et le directeur de cabinet du préfet, Jean-Michel Garcia, se dit même préoccupé : « nous comprenons parfaitement la colère des lycéens. Nous pensons que ce sont des actes isolés, liés aux rixes entre jeunes de Cavani et M’gombani. Mais, dans un premier temps, nous proposons de sécuriser le parcours au moyen des forces de gendarmerie et de police, puis à plus long terme, d’engager le débat avec tous les intervenants extérieurs, notamment la mairie… On ne peut, en effet, pas mettre un policier derrière chaque élève ! ».

Élèves non accompagnés cherchent professeur…

Quant à l’accompagnement sur le trajet, « il se fait théoriquement avec le professeur d’EPS » indique le vice-rectorat. Pas certain que ce soit automatique… C’est sans doute par là qu’il faut commencer. D’autre part, le lycée déconseille aux élèves de passer par le Square Papaye, « mais c’est le trajet le plus court et le professeur d’EPS ne nous donne que 10 minutes pour nous rendre sur le terrain. »

Un élève s’avance, Nael est délégué de sa classe : « je suis contre cette manifestation, nous devons d’abord provoquer une discussion, envoyer un courrier au vice-rectorat et enfin, ce sont aux parents d’agir », rejoignant l’orientation du vice-rectorat : « le Comité de vie lycéenne est un de nos interlocuteurs, il doit être force de proposition. Ce CVL a d’ailleurs demandé un arrêt des bus au plus prés du lieu de descente des élèves ».

Des équipes mobiles de Sécurité composées de neufs agents, ont également été mise en place par le vice-rectorat l’année dernière : « ils vont sur tous les points chauds pour désamorcer les conflits ».

Les élèves ont prévenu ce matin, « si aucune solution n’est trouvée pour sécuriser notre trajet, nous recommencerons à bloquer la route à la rentrée scolaire », soit dans quinze jours.

Anne Perzo-Lafond