Assainissement de Mayotte : le dossier devient européen

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L’assainissement est une des marottes de l’Europe qui en a fait une condition sine qua non de la généralisation des fonds européens. Le Sieam qui en a la charge devait donc présenter un plan d’attaque précis.

Moulida Soula (à gauche) accueillait Victorin Lurel et Johannes Hahn
Maoulida Soula (à gauche) accueillait Victorin Lurel et Johannes Hahn

A l’heure où sort la liste de l’ensemble des projets mahorais éligibles aux Fonds structurels européens, le Syndicat Intercommunal d’Eau et d’Assainissement de Mayotte (Sieam) propose déjà un plan de financement au Commissaire européen Johannes Hahn et au ministre Victorin Lurel. L’accès de la population à l’eau potable, déjà aux normes européennes sur l’île, et le traitement des eaux usées sont chiffrés à 700 M€.

Les financements européens sont attendus à 80% des besoins, « soit 70M€ par an  » indiquait Dominique Vallée, directeur de la DEAL (Equipement). Les 20% restants seront facilement trouvés par un service de l’eau potable en capacité d’autofinancement, « moins sur le pôle assainissement lourdement déficitaire, car financé par seulement 15% de la population, celle raccordée aux stations d’épuration ».

Une solution est proposée par l’ensemble des DOM : fondre les deux budgets, eau et assainissement, en un. « Sinon, le gouvernement devra mettre la

Johannes Hahn devant la maquette d'aménagement de l'île
Johannes Hahn devant la maquette d’aménagement de l’île

main à la poche sur les 20% restant » commentait Maoulida Soula, président du Sieam.

Il faudra ensuite rendre l’exploitation de ces infrastructures acceptable financièrement par une population qui vit majoritairement sous le seuil de pauvreté. Des aides d’Etat sur les factures pour les plus démunis sont évoquées.

Le Sieam part avec un avantage, celui de pouvoir présenter un bilan positif de ses consommations de crédits : «70% sur le Schéma directeur d’Aménagement et de traitements des eaux, alors que nous n’en sommes qu’à mi-parcours»  indiquait Dominique Vallée.

En dehors de l’attente d’une dérogation sur la directive des eaux usées, le début de partenariat Sieam-Bruxelles devrait se dérouler sans encombre.

Anne Perzo-Lafond