La piste longue n’est pas pour tout de suite. L’annonce n’est pas nouvelle, mais elle a été réaffirmée lors de la visite du ministre des outremers, Victorin Lurel et du commissaire européen Johannes Hahn.
Après leur descente d’avion, samedi 19 octobre, les deux hommes ont pu visiter le chantier de la nouvelle aérogare de Mayotte, dont la mise en service est prévue au premier semestre 2014. Permettant l’accueil de 600.000 passagers par an, contre environ 300.000 actuellement, le développement de la nouvelle vitrine aéroportuaire mahoraise, est fortement lié aux capacités de sa piste d’atterrissage.
La poursuite des études sur la faisabilité de la piste longue fait partie des projets qui seront soumis aux financements européens pour la période 2014-2020 pour un montant de 10 millions d’euros. Une inscription qui permet au ministre d’évacuer un hypothétique engagement gouvernemental sur le sujet.
« Il ne peut pas y avoir d’engagements puisque les résultats des seules études d’impact du projet ne seront connus qu’au-delà du quinquennat », a argumenté Victorin Lurel.
Le directeur de l’aménagement à Mayotte a longuement évoqué le projet de piste longue, décrivant le scénario le moins coûteux, celui d’un allongement de la piste à 2 300 mètres permettant le décollage et l’atterrissage de gros porteurs à pleine charge, ce qui n’est actuellement pas le cas. « Pour un coût estimé à environ 100 millions d’euros », concluait Dominique Vallée.
Une directive européenne sur la sécurité aéroportuaire pourrait être prochainement adoptée, obligeant les aéroports à prévoir des zones de réservation sur la piste. Ce texte obligerait l’allongement de la piste de 160 mètres en aménagement de sécurité, sans qu’elle gagne en capacité pour un coût de 30 à 40 millions d’euros.
Mécontentement de plusieurs élus
Lors de la présentation des projets européens au ministre et au commissaire européens dans l’hémicycle du conseil général, plusieurs élus locaux ont manifesté leur mécontentement. « Je demande qu’il n’y ait pas seulement des études pour la piste longue, j’espère que ce sera corrigé », a tempêté Issiakah Abdillah, le conseiller général de Bandraboua. Jacques Martial Henry, conseiller général de Mamoudzou 3, espère de ses vœux la piste longue pour que, lors de la prochaine visite du ministre, « il passe par Mayotte avant de passer par La Réunion ».
Le rapport « Mobilité 21 », «pour un schéma national de mobilité durable» (le PDF), remis au ministre chargé des transports, de la mer et de la pêche en juin dernier préconisait de mettre ce projet au placard jusqu’en 2050.
AL