La Chambre des Métiers et de l’Artisanat tire un bilan plutôt positif du premier semestre 2013. En terme d’actions tout au moins.
Jean-Denis Larroze, secrétaire général de la CMA, attaque son bilan par celui du 1er Forum des métiers et de l’artisanat qui s’est tenu en juin 2013. Ce sont 4 500 visiteurs qui ont été accueillis, « pour un résultat financier nul ». Les 88 550 euros de dépenses n’ont pas trouvé leur contrepartie en subventions annoncées par le Conseil général et la Préfecture « qui ont versé 130 000 euros de moins que prévu ». Commission de sécurité, Bureau Veritas expliquent les dépenses, ainsi que les déplacements des présidents des 4 Chambres consulaires des pays voisins. « Rien n’à voir avec les 135 000€ du Concept canal du Mozambique, ou les 550 000€ du Forum économique des Iles de l’océan Indien » se défend-il. Le Forum sera reconduit… « moyennant subventions »…
L’accompagnement des ses ressortissants artisans et petits commerçants vers l’obtention de crédits est une des autres grandes actions de la CMA : « tout artisan qui veut se développer se heurte à la frilosité des banques ». Lui apporter une caution garantit alors l’accès au prêt : c’est le rôle de Siagi « qui peut garantir jusqu’à 50% de l’emprunt après étude minutieuse du dossier ». Couplé aux 20% de l’Agence Française de Développement (AFD), c’est de 70% dont peut se prévaloir l’entrepreneur emprunteur.
Une condition sine qua non : fournir 3 bilans. Or beaucoup d’artisans en sont incapables… « D’où le dispositif mis en place avec le Centre de gestion agréé qui propose une aide à l’établissement d’une comptabilité pour un prix trois fois moindre qu’un cabinet comptable ». Soit 650€, qui pourront être réduit à 250€ si un accord est signé avec la Dieccte. Une vingtaine d’artisans a pu en bénéficier, « c’est une centaine que nous voulons toucher fin 2014 ».
Des taxis triés sur le volet
Une professionnalisation des établissements de restauration commerciale est devenue obligatoire depuis octobre 2012. « Soixante dix professionnels ont été formés aux normes d’hygiène et à la réglementation en vigueur, dont 20 « mamas brochetti » ». Si les créateurs d’activité répondent présent, le secrétaire général de la CMA regrette de ne pas pouvoir toucher les commerces existants « qui ferment un par un pour non respect des normes d’hygiène ». Le coût de la formation de 200€ est une explication.
Parfois critiquée sur sa déficience en conseil de nouveau créateurs de petites et très petites entreprises, la Chambre a assuré en se penchant sur le cas des taxis. Les taximen peuvent désormais bénéficier d’un vrai label qualité visant à accueillir correctement les touristes de passage. Nommé « taxi touristique », il n’est pas dévoyé puisque seuls 10 sur 76 dossiers présentés ont pu l’obtenir , « et encore ! deux seulement ont validé tous les critères qui vont de l’aspect du véhicule à la connaissance du territoire, en passant par l’histoire de Mayotte ou sa culture ». Ce partenariat avec la Direction du travail et le Comité de Tourisme doit également permettre de diversifier l’activité d’un secteur qui sera concurrencé par l’arrivée de transport en commun.
D’autres avancées sont à noter : la location d’une salle de visioconférence, l’ouverture d’une école des métiers en janvier, la décentralisation vers les deux antennes de la Chambre à Dzoumogné et Malamani pour le retrait des extrait d’inscription au répertoire des métiers, la participation aux rencontres entrepreneuriales avec Madagascar… et bientôt une reconnaissance de Chambre de région qui va lui permettre de jouer dans la cour des grands.
Le retard pris en matière de compétence pour obtenir la Garantie décennale est difficile à rattraper, « 3 artisans se sont formés à la Document technique unifiée », sorte de norme ISO de base.
Rendez-vous est donné enfin le 20 novembre pour les remises de diplômes : celui d’artisan d’art à une céramiste de l’île et des « taxi touristiques ».
Anne Perzo-Lafond