La volte face du ministre des Outremers face à la grogne des fonctionnaires n’est pas encline à asseoir l’autorité de l’Etat. Un déficit de négociation qui laisse la place à toutes les revendications.
Le gouvernement Ayrault vient de revenir une nouvelle fois sur ses annonces : le ministre Victorin Lurel a indiqué mardi soir que les Indemnités d’Eloignement (IE) des fonctionnaires ne seraient finalement pas rétroactivement imposables sur l’année 2013 (voir article). Loin de calmer les esprits, cette annonce les a, au contraire, échauffés.
« Nous continuons à durcir notre mouvement en demandant un moratoire sur la fiscalisation de tous les agents affectés avant 2014, et ce, jusqu’à leur départ » indiquait Thierry Wuilliez, co-secrétaire général du SNES FSU, sur la même longueur d’onde que les magistrats grévistes.
Parmi les enseignants, largement majoritaires dans le mouvement des fonctionnaires, ceux qui se disent les moins réceptifs à la grogne générale en conviennent : « on ne change pas les règles du jeu en cours de route ». Ils estiment néanmoins que leur sort n’est pas si mauvais, à une époque où les vagues de licenciement se comptent par centaine en métropole.
Mais la tendance est actuellement à l’abdication devant la revendication. On l’a vu avec l’affaire Léonarda et l’écotaxe : la rue gouverne. Le risque est grand de voir alors le mouvement s’amplifier. Une pancarte reflétait le malaise, qui disait « non à la dictature, oui à la concertation ». C’est précisément ce que reproche l’Intersyndicale menée par les enseignants du second degré : « Nous nous scandalisons du fait qu’il n’y ait jamais eu de concertation ni même d’information des partenaires sociaux, alors même que ceux-ci étaient conviés par deux fois au Ministère de la Fonction Publique au printemps dernier ».
Plusieurs réunions touchant les ministères respectifs des agents grévistes doivent se tenir dès lundi… pour abdiquer ou discuter ?
Anne Perzo-Lafond