Alors qu’en métropole certaines suspicions de coronavirus font l’objet d’une large couverture médiatique, à Mayotte, les autorités ont choisi le silence pour ne pas inquiéter. Le dossier est pris très au sérieux, tant au niveau de la prévention que du suivi médical.
MERS-CoV : ce sigle est la nouvelle terreur des autorités de santé à l’échelle de la planète. Ce syndrome respiratoire (en anglais : Middle East Respiratory Syndrome coronavirus) est apparu chez un patient en avril 2012, après un séjour en Arabie Saoudite. Il est surveillé de très près car il est à l’origine d’une épidémie mortelle qui s’est répandue à d’autres pays du monde. L’OMS fait état de 144 cas confirmés d’infection dont 62 mortels.
A ce jour, l’Arabie Saoudite est le pays le plus touché par ce virus avec plus de 80% des décès. D’où l’attention particulière portés aux pèlerins qui font le Hadj. Les autorités craignaient une propagation importante de ce coronavirus à l’occasion de ce gigantesque rassemblement à La Mecque.
Depuis les retours du pèlerinage, plusieurs personnes ont ainsi été hospitalisées en métropole dans le cadre d’un dispositif de surveillance mis en place par l’Institut national de veille sanitaire (INVS).
A Mayotte aussi, des cas auraient été suspectés avant que leurs prélèvements se révèlent finalement négatifs. L’ARS (Agence régionale de Santé) nous a indiqué qu’à ce jour, «aucun cas d’infection à MERS-CoV n’a été confirmé chez des pèlerins mahorais de retour de La Mecque.»
Prévention en amont, surveillance au retour
Si l’Agence a visiblement choisi de ne pas communiquer sur les malades potentiels à Mayotte pour ne pas inquiéter, elle prend la situation très au sérieux. Elle a mis en place des opérations d’informations et de prévention à destination des pèlerins avant leur départ : des affiches ont été apposées au port et à l’aéroport de Pamandzi et une plaquette d’information «Recommandations pratiques pour les pèlerins de La Mecque» a été distribuée aux responsables des associations de fidèles avant le départ pour le Hadj.
Pour se préparer à leur retour, la « Cellule de veille et gestion des alertes » a transmis aux médecins du département un point sur les infections respiratoires aiguës à MERS-Cov. Ils ont ainsi à disposition les dernières informations sur la maladie et sur la procédure de signalement à la plateforme de veille et d’urgence sanitaires de l’ARS, en cas de suspicion d’un cas de coronavirus.
A ce jour, seuls deux cas avérés ont été identifiés en France en mai 2013. L’un est mort à Lille, le second n’est aujourd’hui plus porteur du virus mais reste encore hospitalisé.