Nuruni, nos villages s’éclairent

0
135
Une place de quartier Nuruni, éclairée et équipée de bornes wifi

C’est un projet dans les cartons depuis le début de l’année : créer des places lumineuses dans les villages, alimentées avec une source d’énergie renouvelable. Et si les équipes municipales s’en emparaient à quelques mois des municipales ?

Nuruni, Place de quartier«C’est un beau projet, technologiquement intéressant et socialement ambitieux». Tony Pistarino, est fier de son idée. Le directeur de Sunzil Mayotte, une société spécialisée dans les énergies renouvelables, espère maintenant la voir se concrétiser. Il s’agirait d’aménager, dans les quartiers et les villages Mayotte, des places lumineuses alimentées avec des batteries rechargées pendant la journée grâce à l’énergie solaire.
Le projet s’appelle «Nuruni» qui signifie en langue mahoraise «le lieu de la lumière». De 19 heures à 23 heures, ces lieux de vie Nuruni permettraient à tous ceux qui le souhaitent de se retrouver. Sur ces places, trois points lumineux, une alimentation électrique pour faire fonctionner un ordinateur, une radio ou recharger un téléphone portable mais également une borne WI-FI et des animations.
«Nous militons pour que Nuruni devienne un trait d’union intergénérationnel et un outil de lien au sein de la population» rajoute Toni Pistarino.

Se retrouver comme avant

«Les jeunes, les mamans, les hommes, tout le monde doit pouvoir se rassembler dans un même lieu, comme ça se faisait avant, explique Zarouki Bounou, chef de projet à l’agence de communication Archipel qui travaille aussi sur le projet. On peut imaginer de la danse Hip Hop et des Mbiwis, des débats citoyens et des jeux de cartes ou de dominos, des rassemblements autour des fundis ou des lectures de contes…»
Nuruni, Place de villageTous ces événements seraient organisés en synergie avec les services d’animation des communes et les associations. Des ambassadeurs pourraient même être désignés pour les faire vivre. «Chaque commune étant très différentes -quand on vit à Dzaoudzi ou à Kani-Kéli, on n’attend pas forcément les mêmes animations- le projet souhaite rester aux plus près des attentes locales.»

Un projet qui séduit mais qui ne démarre pas

«Je trouve que c’est une réelle opportunité pour les communes en terme d’aménagement urbain, de politique culturelle mais aussi de sécurité» rajoute Zarouki Bounou. En effet, associer les collectivités permettrait également de réfléchir à sécuriser ces endroits pour qu’ils deviennent de vrais lieux de rendez-vous.

Le projet a été soumis à de nombreuses communes toutes réceptives à l’idée. Mais leur situation financière et l’approche des élections municipales n’a pas encore permis au concept de voir la lumière. «On aimerait que les élus prennent le temps de se pencher sur le projet pour qu’il devienne réalité» souligne Zarouki Bounou. Peut-être, en effet, que les équipes qui se préparent pour les prochaines élections municipales, seraient bien avisées de le glisser dans les programmes qu’ils soumettront à leurs électeurs dans quelques mois.
RR