Fonctionnaires : la radicalisation

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Après la manifestation de ce jeudi, les fonctionnaires en grève se sont réunis en assemblée générale dans l’hémicycle Younoussa Bamana du conseil général. Ils ont décidé d’une longue liste d’actions qui dénote d’une réelle radicalisation. La menace de départ pourrait devenir une réalité.

A l’issue de son assemblée générale, l’intersyndicale a décidé de changer de mode opératoire. Le blocage des établissements scolaires est terminé dès aujourd’hui. La majorité des fonctionnaires devrait donc reprendre le chemin du travail ce vendredi. « On reprend le boulot, mais le préavis de grève court jusqu’à la fin de la semaine prochaine », indique Roger Cambarelle, encarté à la CGT Éducation. Couvert par un préavis, les fonctionnaires pourront se mettre en grève de façon individuelle.

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L’intersyndicale des fonctionnaires s’est réunie en assemblée générale dans l’hémicycle Younoussa Bamana du conseil général

Pour autant, l’intersyndicale ne désarme pas, loin de là. La série d’actions qu’elle s’apprête à mettre en oeuvre en est la preuve. Tout d’abord, l’intersyndicale appelle à une « grève générale » et à une nouvelle manifestation unitaire jeudi 21 novembre, toujours pour protester contre la fiscalisation des primes d’éloignement et à la possible perte de certains avantages.

De fortes perturbations dans les établissements scolaires

« Le mot d’ordre de grève est maintenu », soutient Thierry Wuillez, co-secrétaire du SNES, le syndicat majoritaire parmi les enseignants du second degré. Et si les cours vont reprendre, le fonctionnement des établissements devrait connaitre de nouvelles et profondes perturbations.
L’intersyndicale appelle à la «démission dans les établissements de toutes les fonctions et activités annexes : coordonnateurs, conseil pédagogique, devoir commun, projets divers…» Elle appelle aussi à des mesures de boycott : des conseils de classes, des examens blancs et même des examens de fin d’année, quitte à braquer élèves et parents.

L’intersyndicale semble, tout de même, consciente des mouvements d’opinions parfois très hostiles à son égard, en particulier sur les réseaux sociaux. Elle a décidé de «l’organisation d’une riposte sur le net avec mise en place d’un groupe de travail afin de créer un blog et des envois massifs de mail».

Départ : de la menace à la réalité

Après la menace de départ, brandie de façon très nette tout au long de la semaine, l’intersyndicale semble vouloir passer aux actes. Elle appelle à une «participation massive dès aujourd’hui au mouvement inter-académique pour les enseignants et à chaque mouvement spécifique pour les autres fonctionnaires avec demande de réintégration.»

Et la liste des actions continue avec une grève de la consommation pour les vendredi 22 et samedi 23 novembre. Un blocage du port de Longoni est même envisagé sans pour autant qu’une date soit dors-et-déjà arrêtée.

L’intersyndicale entend également trouver une nouvelle dynamique avec le mouvement des fonctionnaires territoriaux pour l’indexation qui démarre la semaine prochaine. Elle souhaite un «rapprochement (…) pour essayer de joindre les deux mouvements».

Les ministères concernés par les revendications des fonctionnaires n’ont toujours pas donné de signes d’écoute du mouvement. Ils semblaient miser sur son essoufflement. Ils risquent de devoir gérer une radicalisation.