Sages-femmes : un mois de grève

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Les sages femmes pourront-elles de nouveau défiler en dissimulant leur visage visage comme en 2013 à Mayotte ?

Alors que les sages-femmes poursuivent leur mouvement de grève national entamé le 16 octobre dernier, elles promettent de durcir leurs actions pour se faire entendre du ministère de la Santé.

Les sages-femmes de Mayotte devant l'ARSA Mayotte, comme dans toutes les régions de France, les sages-femmes avaient décidé d’une nouvelle journée d’actions, hier, pour «mettre la pression sur le ministère de la Santé». Elles ont organisé des rassemblements au moment où leurs représentants syndicaux et associatifs se retrouvaient autour de la table, à Paris, avec Marisol Touraine, la ministre de la Santé, venue en personne entamer le dialogue.

Après un mois de grève, c’est la première fois qu’une véritable réunion de travail planchait pour faire avancer leurs revendications et tenter de trouver une issue au conflit.

Vanina, sage-femme à Mayotte depuis plus de sept ans espérait qu’en tant que professionnelles, « nous soyons reconnues pour les compétences qui sont les nôtres, aussi bien à l’hôpital qu’en libéral. Il faut savoir que nous sommes la profession libérale la moins bien payée de France.»

Un combat déjà ancien

Devant l’ARS hier matin, une des doyennes des manifestantes est Mahoraise. Elle est sage-femme depuis 25 ans. Cadre de pôle au CHM (Centre hospitalier de Mayotte), elle a déjà eu l’occasion, en 2001, de manifester devant le ministère de la Santé à Paris.
«C’est important d’être solidaires les unes des autres et de faire sentir aux collègues à Paris qui manifestent devant le ministère que, partout, nous sommes toutes avec elles.»

La réunion parisienne a permis aux sages-femmes de percevoir de réelles ouvertures de la part du ministère. Une évolution de leur statut est désormais clairement à l’ordre du jour. Quatre groupes de travail ont également été constitués : le parcours de santé des femmes, le statut des sages-femmes à l’hôpital, la formation et l’organisation de la périnatalité. Chacun doit travailler de son côté avant de se retrouver fin décembre.
A la sortie de la réunion, une majorité de régions réunies en Assemblée générale, dont Mayotte, a décidé de poursuivre le mouvement pour ne pas faire baisser la pression.

Durcissement de la grève

Conséquence, les sages-femmes de Mayotte vont durcir leurs actions, en respectant malgré tout les réquisitions qui permettent le fonctionnement d’un service minimum hospitalier. Dès jeudi, elles vont arrêter les vaccinations : BCG, tuberculose, hépatite ou rubéole vont être renvoyés vers les médecins. Elles envisagent également de ne plus assurer les consultations gynécologiques dans les hôpitaux périphériques. Leur argument : dans ces structures, où il n’y a pas de médecin gynécologue, elles effectuent des actes médicaux qui ne sont pas reconnus en tant que tels. Elles enverront donc les patientes vers Mamoudzou. La démarche pourrait être la même pour les grossesses ou les suivis de couches difficiles. Ce qui va probablement avoir pour conséquence un engorgement des services à l’hôpital central.

Le mouvement est donc parti pour durer au moins encore un mois.

RR