Des paires de lunettes gratuites… «Il est fou Julien Pavageau, il est fou !»

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La boutique de la place Mariage avait par le passé fait don de lunettes à plusieurs scolaires. Ici, le directeur de May'lunettes Julien Pavageau

Une vue déficiente, et le travail scolaire s’en ressent. C’est pour éliminer cette difficulté que connaissent plusieurs jeunes qu’un lunetier de la place Mariage a décidé de leur offrir des paires de lunettes.

Une star, Natacha, est née...
Une star, Natacha, est née…

Peu de jeunes scolarisés portent des lunettes à Mayotte. Et pourtant, les difficultés sont perceptibles : « certains ont du mal à lire au tableau et n’ont jamais consulté d’ophtalmologiste » témoigne Antoine Duhaut, directeur du Lycée d’Enseignement Appliqué (LEA) Espérance Auteuil-Océan Indien.

Face à ce constat, Julien Pavageau, directeur de May Lunette, décide d’une action : proposer des paires de lunettes à une vingtaine de jeunes dépistés par l’établissement scolaire. « Je me suis tourné vers le LEA sachant que les établissements privés étaient démunis et pour toucher une population défavorisée » indique-t-il. Encore fallait-il dénicher un ophtalmologiste adhérant au concept : le docteur  Abdeli Ouadah a immédiatement répondu présent. Et le verrier, Carl Zeiss Vision, offre à May lunettes 5 paires de verres sur 20. L’opération «Bien voir, pour bien apprendre» était née.

Leurs premières binocles

Les vingt élèves du LEA étaient présents ce jeudi pour recevoir leur sésame pour une meilleure vue, « avec ça, plus d’excuses pour avoir de bonnes notes ! » plaisantait Mmadi Youssouf, leur conseiller principal d’éducation, « et interdiction de les essuyer avec le salouva! ».

Peu de bruit chez les ados âgés de 12 à 18 ans. C’est tout intimidé qu’ils déposaient sur leur nez les verres attendus, «quand j’écrivais, je ne voyais pas bien» glisse Natacha, 18 ans, «en 6ème on m’avait déjà prescrit des lunettes, mais je n’étais pas allée les chercher». Un coût qui freine beaucoup de familles.

L'ensemble des acteurs de l'opération
L’ensemble des acteurs de l’opération

Une famille, Mansour n’en a pas. Il fait partie des mineurs totalement isolés et est pris en charge par le service de prévention Spécialisé « Msaydie » d’Auteil Océan Indien. Les lunettes qui lui sont prescrites témoignent pourtant d’une forte correction, «certains ont une myopie prononcée» confirme Abdeli Ouadah.

Dès la porte passée, Mansour range ses lunettes dans son boitier, «ça fait bizarre. En plus, le fait de les avoir portées un peu c’est suffisant pour corriger la vue, non ?» Un suivi éducatif sera fait, promet Antoine Duhaut.

Anne Perzo-Lafond

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