L’ex-patron du groupement d’intervention régional a été mis en examen vendredi en fin de journée pour trafic de stupéfiants. Placé sous contrôle judiciaire, il devrait, néanmoins, pouvoir quitter Mayotte.
« Contrôle judiciaire souple », c’est ce qui a été mis en avant par Me Francis Szpiner, l’avocat de Gérard Gautier. Le gendarme, ex-patron du GIR de Mayotte a été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants et aide au séjour irrégulier par le juge d’instruction Hakim Karki, indique le ténor du barreau de Paris. Placé sous contrôle judiciaire, il devrait pouvoir néanmoins quitter le département pour la France hexagonale. Le parquet de Mayotte a confirmé les termes de la mise en examen et la « souplesse » du contrôle judiciaire, sans faire d’autres commentaires.
Gérard Gautier était incarcéré depuis lundi à Rennes, un mandat d’amener ayant été délivré à son encontre par le magistrat. Arrivé en début d’après-midi à Mayotte, il aura passé moins d’une heure dans le bureau d’Hakim Karki.
Un second ex-membre du GIR, Christian Lemignant a également été interpellé au même moment que Gérard Gautier. Il devrait également être présenté prochainement au juge Karki. Incarcéré à Dunkerque, le gendarme aurait un comportement suicidaire, selon nos confrères du groupe Kwezi.
En juin dernier, deux mises en examen étaient déjà tombées sur deux ex-membres du GIR après 96 heures de garde à vue. Placés également en garde à vue, Gautier et Lemignant avaient été libérés suite à une erreur de procédure.
Cette mise en examen intervient dans le cadre d’une instruction ouverte il y a près de trois ans. Gérard Gautier est soupçonné d’avoir mis en place un système d’importation de drogues vers Mayotte pour gonfler les statistiques de saisies du groupement. L’affaire avait éclaté lorsque Roukia, une jeune femme de 18 ans avait été retrouvée morte d’une overdose dans le nord de l’île. La drogue qui a tué Roukia pourrait avoir été introduite à Mayotte par le présumé système d’importation mis en place par le GIR.
Axel Lebruman