Handicap : intégrer au mieux l’école

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Marie Thiébaux en pleine séance d'apprentissage avec deux de ses élèves, Doujani 2
Marie Thiébaux en pleine séance d’apprentissage avec deux de ses élèves, Doujani 2

Dans le cadre de la journée internationale des personnes handicapées, le vice-rectorat a ouvert les portes de deux  établissements scolaires accueillant des élèves sourds et déficients cognitifs.

Le 3 décembre c’est la journée internationale des personnes handicapées, instituée par l’ONU. A Mayotte, au lendemain de la visite de la ministre Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées, le vice-rectorat de Mayotte a souhaité mettre en avant l’intégration des élèves en situation de handicap au sein des établissements scolaires.  « Le vice-recteur François Coux a mis une priorité très forte à la scolarisation des enfants handicapés », appuie Thierry Claverie, directeur académique adjoint des services de l’Éducation nationale.

Deux établissements scolaires de Doujani, le collège et une école primaire, dans lesquels des élèves en situation de handicap peuvent être accueillis, ont été ouverts à la presse ce mardi. L’intégration des élèves handicapés au système scolaire passe par le dispositif des CLIS (Classe pour l’inclusion scolaire) en primaire et les ULIS (unité localisée pour l’inclusion scolaire) dans le secondaire.

L’enjeu de ces classes est que les élèves ne soient pas enfermés dedans. « L’objectif est de scolariser au maximum ces élèves en classe ordinaire », note Christelle Charrier, inspectrice de l’Éducation nationale et conseillère ASH (Adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés) auprès du vice-rectorat. Les élèves ont un temps de présence en CLIS ou ULIS adapté à leur pathologie. « On travaille sur les difficultés de chaque enfant, il y a tous les niveaux »,  témoigne Virginie Poirier, le professeur des écoles en charge d’une des 44 CLIS de Mayotte à l’école Doujani 2.

Manque de matériel adapté

Même si une CLIS ne peut accueillir que 12 élèves au maximum, l’assistance d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS) n’est pas superflue. « Une de mes élèves est autiste, elle ne peut pas se concentrer sur une activité sans une personne à côté d’elle », constate l’institutrice. Seize nouveaux AVS ont été recrutés cette année sur un total de 113 sur le département.

Mais le tableau n’est pas si rose, les écoles ne disposent que rarement du matériel pédagogique pour ces classes, notamment en primaire. La densité en fourniture adaptée dans une classe dépend généralement de l’ancienneté de l’enseignant dans l’école. « Les CLIS sont sensées recevoir un budget spécifique des mairies, ici ce n’est pas le cas », témoigne Marie Thiébaux, professeur des écoles dans la seconde CLIS de Doujani 2.

« Ce dont j’ai besoin ce sont de jeux, de peintures », appuie-t-elle. La plupart du matériel de la classe a été apporté par l’enseignante elle-même. La pile de cahiers à carreaux encore dans leur emballage témoigne du décalage entre les besoins et le matériel livré par la commune.

Axel Lebruman

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