La chambre d’appel a rendu ce jeudi matin son délibéré sur l’appel des émeutiers de 2009. Condamnés en première instance, ils écopent de trois ans de prison, dont un avec sursis.
Quatre hommes impliqués dans les violences de décembre 2009 ont vu leur culpabilité confirmée en appel. Les quatre prévenus sont condamnés à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, pour violences aggravées sur des policiers. En première instance, le 3 avril dernier, les accusés avaient été condamnés à quatre ans de prison et deux ans fermes. Trois d’entre eux avaient fait appel, le quatrième ayant été relaxé. Malheureusement pour lui, le parquet a décidé de suivre le recours, ce qui induit que tous les prévenus doivent être rejugés. Après six mois de détention préventive et grâce aux aménagements de peine, les émeutiers ne devraient pas retourner en prison.
Ce nouveau chapitre judiciaire devrait être le point final d’un dossier ouvert il y a quatre ans. Les condamnés n’envisagent pas de se pourvoir en cassation, même si certains sont amers. » C’est lourd mais ça va, je garde le moral. Mais je ne comprends toujours pas ce que je fais là, il paraît que c’est moi qui ai demandé aux jeunes d’aller caillasser. Je n’étais même pas sur place à l’époque », s’insurge Ahamadi Chamsidine. Pour la défense, ces hommes sont des boucs émissaires. » Je suis déçu, car on a plaidé la relaxe « , relate Tom Andjilani, l’avocat de Chamsidine.
Pluie de projectiles
Le 2 décembre 2009, sur fond de revendication sur le prix de la traversée en barge, des émeutes éclatent sur Petite-Terre. Une centaine de personnes se retrouvent sur les hauteurs de Pamandzi, entre la station-service et le centre de rétention. Les policiers de la PAF (Police aux Frontières) sont en contre-bas, mobilisés pour disperser la foule. Les pierres pleuvent sur les forces de l’ordre. Une policière, Véronique Tiller est gravement blessée, un de ses collègues tentant de l’extraire de la pluie de projectiles sera également touché. Une instruction est alors ouverte pour retrouver les auteurs des faits. Après plusieurs mois, le juge d’instruction ordonne l’interpellation de plusieurs suspects. Quatre seront renvoyés devant le tribunal.
« C’est un soulagement pour mes clients, notamment pour madame Tiller qui a vu passer la mort de près. Elle va pouvoir tourner la page de cette journée infernale », se félicite Sylvie Sevin, l’avocate représentant les victimes en leur absence. Et d’ajouter « qu’on ne peut pas douter de la culpabilité de ces hommes après trois d’enquêtes et plusieurs juges d’instruction qui se sont occupés du dossier. »
Le tribunal a accédé à la demande de Véronique Tiller de récupérer son casque de service, placé sous scellés pour les besoins de l’enquête. « C’est symbolique : sans lui, elle aurait probablement été très gravement touchée à la tête », explique Me Sevin.
Axel Lebruman