Les acteurs de la filière carburant n’ont pas goûté à la réunion proposée par Victorin Lurel, ministre des Outre-mers, hier en fin de journée. Après 4 heures de discussion, ils ont claqué la porte du ministère.
Les pétroliers et les gérants des stations-services d’Outre-mer ont été reçus hier par le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel. Les discussions ont porté sur le nouveau décret réglementant la fixation des prix des produits pétroliers qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain. La rencontre s’est terminée aux alentours de 20h (22h à Mayotte) par le départ des acteurs de la filière carburant, 4 heures après avoir débuté.
Les pétroliers et distributeurs n’acceptent pas la volonté de Victorin Lurel de rendre plus transparent le marché du carburant en Outre-mer avec un objectif : faire baisser les marges et donc les prix à la pompe. « Ces échanges ont aussi permis au ministre de répondre aux inquiétudes et aux incompréhensions exprimées par les différents acteurs », déclare le cabinet du ministre dans un communiqué.
Malgré l’échec de la réunion, le ministre laisse sa porte ouverte à de nouvelles négociations « dès aujourd’hui ». Le ministère a rappelé les objectifs du texte en préparation : « faire baisser les prix, préserver l’emploi et consolider le développement économique de la distribution de carburant dans les DOM. »
Gros bénéficices
Le 10 décembre, la quasi-totalité des stations-service d’Outre-mer était pompes closes à l’appel des directions des pétroliers et des représentants des gérants de stations-service. Mardi dernier, vingt-et-un parlementaires d’Outre-mer ont envoyé une tribune libre à la presse locale dans laquelle ils dénoncent « une tentative de manipulation de l’opinion publique avec la diffusion de fausses informations et, d’autre part, un chantage à l’emploi ».
Initialement, les pétroliers et les distributeurs devaient rencontrer séparément le ministre, finalement la rencontre s’est déroulée hier pour les deux professions. » Les gérants des stations-service ne doivent pas avoir de crainte et ne doivent pas se laisser instrumentaliser », mettent en garde les parlementaires.
Mayotte est dans une situation atypique en Outre-mer : il s’agit du seul DOM où un seul opérateur détient l’approvisionnement et la distribution du carburant. Comme le révélaient nos confrères de France Mayotte Matin dans leur édition du 17 décembre, Total Mayotte aurait réalisé 10,8 millions d’euros de bénéfice en 2012.
A.L.