Le SMIG mahorais en voie de rattrapage du SMIC

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Des compensations sont prévues pour les pertes de chiffre d'affaire.

+2,2%, c’est la réévaluation du SMIG mahorais. Un effort que Noussoura Soulaimana du syndicat CFE CGC juge insuffisant au regard des handicaps socioéconomiques mahorais. Il appelle à un sursaut.

Noussoura Soulaimana, vigile des avancées sociales du département
Noussoura Soulaimana, vigile des avancées sociales du département

La Commission consultative du travail présidée par le préfet s’est réunie ce jeudi après midi : il s’agissait de fixer un  nouveau montant du SMIG mahorais qui, avec 7,11€ brut de l’heure, atteint désormais 98,7% du SMIC national, en équivalent net.

Mayotte vit en effet toujours avec son Salaire minimum garanti (SMIG) au rythme des 39h contre 35h en métropole dont le salaire de base est un Salaire minimum de croissance (SMIC).

Le SMIG est donc réévalué de 2,2% à Mayotte au 1er janvier 2014, quand à cette date le SMIC national le sera de 1,1%. En effet, « le gouvernement s’est engagé à ramener le SMIG mensuel net à Mayotte au niveau du SMIC net mensuel national et ce, au 01/01/2015 » rappelle la préfecture de Mayotte.

Ce qui ne réjouit pas pour autant Noussoura Soulaimana, président de la CFE-CGC Mayotte, qui rappelle combien le salarié mahorais est déshérité : « il travaille 4h de plus et n’est pas payé à égalité », alors que le coût de la vie sur l’île est plus cher, « au moins 3 fois plus qu’en métropole »,  et que l’espérance de vie y est moins importante.

Mais il rappelle surtout la pression sociale que supporte ce salarié du fait du montant du chômage « dépassant les 60% ». En réalité, cinq à six personnes vivent sur ce salaire à Mayotte.

Ajouté à un accès aux soins problématique, et « face à cet état de crise et de tension sociale visible », Noussoura appelle « à un vrai plan de développement économique et social sur 10 voir 15 ans ». C’est d’ailleurs l’objet de son accord cadre  qui a reçu l’appui de la plupart des élus mahorais, portant notamment sur la mobilisation des moyens pour la formation initiale et la formation des cadres mahorais, la normalisation de la protection sociale.

Une première étape serait logiquement « l’extension des conventions collectives dans les entreprises ».

Anne Perzo-Lafond

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