Cinéma : la tartufferie générale

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    Alors que l’ouverture de la seule salle de cinéma de l’île était prévue hier, le conseil général exploitant du lieu, qui s’y est pris bien tard, n’a pas obtenu les autorisations d’ouverture.

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    De nombreux spectateurs se sont rendus au cinéma hier. Aucun film n’a été projeté.

    Elles sont arrivés de Tsingoni. « On a appelé le cinéma, on nous a dit qu’il y avait La princesse des neiges projetée à 14h », expliquent Lydia et Corinne. Déçues, elles feront demi-tour avec leurs enfants. Alors que les premières projections devaient avoir lieu hier dans la salle Alpa Joe, aucun spectateur n’a pu voir de film.

    La commission Hygiène et Sécurité, dont l’avis a été demandé par la mairie pour la réouverture de ce bâtiment destiné à accueillir du public, n’a pas encore donné d’avis favorable à l’ouverture de la salle. Des problèmes d’alarme, de sièges, de revêtement de sol et de portes coupe-feu ont été répertoriés lors d’une visite le 23 décembre dernier. « La commission n’a pas encore délivré son procès-verbal mais ce sera très probablement défavorable, même si de gros efforts ont été faits. Il y a des non-conformités qui ne peuvent être réglées dans la journée », indique la préfecture. Cet organe consultatif composé de représentants des pompiers, de la police municipale, du propriétaire du bâtiment (ici le conseil général), de la mairie est présidé par le préfet.

    Responsabilité du maire

    « Les travaux ont été faits dès le lendemain. Il reste quelques détails à régler mais il n’y a aucun problème de sécurité dans le cinéma. C’est au maire de prendre ses responsabilités pour la réouverture », analyse Toihir Youssoufa, directeur général administratif des Services à la population. Le maire engage sa responsabilité pour l’ouverture d’un bâtiment destiné à l’accueil du public sur le territoire de sa commune. L’élu ne veut prendre aucun risque. « Nous voulons un avis favorable de la commission, l’arrêté d’ouverture sera signé dans la foulée », note un cadre de la commune. « Si la mairie faisait la même chose avec les MJC et les écoles, elles seraient toutes fermées », observe le DGA.

    En août 2012, le maire Abdourahamane Soilihi avait décidé de signer l’arrêté de réouverture du cinéma contre l’avis du CHS. Suite à une mise en garde de la préfecture sur sa responsabilité de maire, l’édile s’était ravisé après quelques semaines d’ouverture de la salle obscure.

    Chacun se renvoie la responsabilité jusqu’à s’enfermer dans la mauvaise foi. « Nous n’avions jamais dit officiellement que le cinéma rouvrirait le 26 décembre, d’ailleurs on n’a pas diffusé de programme officiel », ose Alain Kamal Martial, le directeur des services culturels du département. Lors d’une première annonce, les projections du cinéma devaient débuter le 24 décembre.

    « Ils font de la communication mais ils ne travaillent pas en amont pour avoir les autorisations », regrette ce même cadre de la mairie qui préfère garder l’anonymat.

    Du côté du conseil général, on espère toujours une ouverture pour le week-end. La fameuse commission Hygiène et Sécurité pourrait effectuer une nouvelle visite dès aujourd’hui dans la salle de cinéma. Dans le cas contraire, il faudra probablement attendre l’année prochaine pour espérer se faire une toile.

    A.L.

    1 COMMENTAIRE

    1. La commission hygiène et sécurité n’a pas donné d’avis favorable pour la réouverture du cinéma… par contre, elle a donné son accord et sa bénédiction en juillet 2010 pour que 140 personnes puissent être accueillies dans le pire centre de rétention de notre république, offrant ainsi aux enfants perdus au milieu des adultes 0,97 m2 d’espace de vie… Peut-on m’expliquer ce que signifient les mots « Hygiène » et « Sécurité » ?

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