Que s’est-il passé, le 31 décembre au large des îles Glorieuses ? Des pêcheurs mahorais arraisonnés pour pêche illégale par le Sirocco seraient tombés en panne sèche avant de rejoindre Mayotte. Les autorités leur auraient-elles donné assez de carburant pour rentrer ?
Ils se souviendront longtemps du dernier jour de 2013. A bord de deux bateaux, des pêcheurs mahorais ont été arraisonnés par le navire de la Marine nationale Sirocco, à proximité des îles Glorieuses. Le motif de cette interception : pêche illégale. Une des embarcations était en action de pêche à 300 mètres de l’île du Lys, alors que la pêche est interdite dans la zone. Ces bateaux contenaient d’ailleurs «200 kg et 300 kg de poissons » selon les autorités.
Si l’action du Sirocco semble relever de la simple application de la loi, une polémique a pourtant surgi sur la suite des événements. Régis Masséaux, le président de l’association des pêcheurs professionnels mahorais, a même demandé des explications. Les pêcheurs affirment, en effet, avoir reçu le commandement du Sirocco de rentrer à Mayotte mais sans que le navire de la Marine ne leur donne suffisamment de carburant. Les pêcheurs seraient alors tombés en panne sèche sur le chemin du retour et auraient dérivé pendant trois jours avant d’être secourus.
Une histoire contestée
La préfecture de Mayotte a tenu à apporter des éclaircissements, contestant cette version des faits. Selon elle, les embarcations sont reparties «avec le plein de carburant et plusieurs jerricans à bord permettant la traversée retour vers Mayotte dans des conditions normales de navigation ».
Le communiqué de la préfecture explique que « les navires de pêche ont été contraints de quitter les eaux territoriales françaises, après destruction de leurs apparaux de pêche et du matériel de campement. A également été détruit, à terre, un stock de carburant dissimulé sous une bâche à l’opposé de l’île du Lys et destiné à approvisionner les bateaux pendant leurs opérations de pêche illicite dans le lagon.» Les embarcations seraient, ensuite, reparties des Glorieuses avec suffisamment de carburant. Dans ces conditions, les pêcheurs ont-ils commis des erreurs de navigation qui pourraient expliquer leur panne sèche ?
Les autorités rappellent que « ces derniers mois, les îles Éparses ont fait l’objet de nombreux signalements d’incursions et d’activités de pêches illicites. Cette opération témoigne de l’investissement permanent de l’ensemble des services de l’Etat dans la protection des ressources halieutiques dans les eaux françaises. »
RR