Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer, a parlé de Mayotte ce mercredi matin en Conseil des ministres. Après le pacte pour la départementalisation, le gouvernement souhaite à présent élaborer, avec les élus mahorais, une nouvelle vision stratégique de l’avenir du département.
Mayotte s’est invitée à la table du Conseil des ministres. Ce mercredi matin, le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a présenté à l’ensemble du gouvernement et au Président de la République un point sur la transformation de Mayotte en RUP, région ultrapériphérique européenne. «Ce nouveau statut lui confère les moyens nécessaires pour s’insérer pleinement dans les politiques européennes et renforcer son ancrage européen, relève le ministre. Il est le signe de la confiance que l’Union européenne accorde à Mayotte et de sa capacité à mettre en œuvre la réglementation européenne.»
Et Victorin Lurel de rappeler qu’en tant que 9e RUP, Mayotte bénéficiera, pour la période 2014-2020, de fonds européens d’un montant de plus de 340M€ (hors Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche) pour «assurer son développement ».
Le ministre souligne que «pour accompagner Mayotte vers ce changement de statut, le Gouvernement a sensiblement renforcé son action» : maintien de l’investissement public, accélération du rythme de revalorisation d’un certain nombre de droits sociaux, indexation des salaires des fonctionnaires au 1er janvier 2013 mais aussi transition fiscale, effective depuis le 1er janvier 2014. «Le Gouvernement s’est attaché également à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine pour préserver les équilibres du territoire, et à relancer un dialogue constructif avec l’Union des Comores.»
Une vision commune
Pour autant, Victorin Lurel reconnaît qu’il reste «encore beaucoup à faire pour parachever le processus d’alignement de Mayotte sur le droit commun». Et il propose d’élaborer avec les élus de Mayotte «un document stratégique». Il présentera les perspectives et le «cadencement» de l’action publique. Un tel texte permettrait de poser une «vision commune de l’État et des collectivités territoriales sur l’avenir» de Mayotte.
Le député de la 2e circonscription, Ibrahim Aboubacar (PS) s’est félicité d’une telle initiative, précisant avoir «appelé de (ses) vœux un tel Accord-Cadre». Le député appelle l’ensemble des élus et des forces vives à se saisir de la proposition pour «aller plus loin sur la lutte contre le chômage, contre la pauvreté, contre l’habitat indigne, contre la vie chère» mais aussi «sur la mise à niveau de notre système éducatif». Ibrahim Aboubacar espère aboutir «d’ici la fin de l’année 2014 à une Loi-Cadre ambitieuse sur l’avenir de Mayotte».
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