Le premier téléfilm tourné à Mayotte est diffusé ce mercredi 15 janvier sur France 2. Retour sur un tournage inédit dans le 101e département.
C’est la première fois que Mayotte se retrouve au cœur de l’intrigue d’une fiction. Diffusée ce mercredi soir sur France 2 à 22h40 (20h40 heure de Paris), «Paradis amers» raconte l’adolescence d’Hugo balloté au gré des affectations de ses parents métropolitains. Arrivé à Mayotte avec sa famille, le jeune homme découvre l’amour mais aussi la force des traditions familiales mahoraises.
Le téléfilm accueilli avec une certaine bienveillance par la critique (Voir la note de Télérama) a été tourné en avril 2012 à Mayotte. Pendant trois semaines, Koungou, Dzoumogné, Tahiti plage ou Mamoudzou ont servi de décor à la fiction réalisée par Christian Faure. La trentaine de techniciens et de comédiens, dont Michèle Bernier qui tient un rôle central, sont arrivés de Paris. Mais ils ont aussi travaillé avec une vingtaine d’acteurs locaux et pas moins de 500 figurants répartis entre les différents lieux de tournage.
«C’était un moment fabuleux, se souvient Barbara Bouëssay de First prod. Voir des scènes de la vie quotidienne que nous connaissons à Mayotte être mises en scène, c’était une expérience très étonnante.»
First prod, société de production mahoraise, a aidé l’équipe métropolitaine à identifier les lieux où le film a été tourné. Elle a également réalisé le casting local de la production. «On a découvert quelques talents avec lesquels on a noué des liens, note Barbara Bouëssay. D’habitude, nous travaillons sur des tournages beaucoup plus courts. En trois semaines, on a le temps de trouver de réelles affinités. Depuis, certains d’entre eux ont d’ailleurs tourné quelques publicités ou divers films institutionnels avec nous.»
Mayotte : un décor fabuleux inexploité
Quasiment deux ans après ce tournage, Mayotte n’a pas accueilli de nouvelle équipe de long métrage de fiction. Et pourtant, le potentiel est bien là. «Mayotte est un lieu de tournage fabuleux en terme de décor, affirme Barbara Bouëssay. Le problème que nous avons, c’est un problème de statut. Il faut trouver un moyen pour déclarer les gens alors que le système des intermittents du spectacle n’est pas transposé ici. C’est un frein réel pour faire venir des tournages quand les équipes ont le choix entre plusieurs territoires.»
Les retombées en termes d’images mais aussi économiques ne sont pourtant pas négligeables. Pour «Paradis amers», ce sont trente personnes qui ont passé trois semaines dans des hôtels, dans les restaurants et qui sont passés par les boutiques du département.
L’atout de Mayotte reste le côté sauvage qu’a perdu La Réunion. L’île au lagon pourrait prendre le relais et accueillir des productions qui nécessitent les décors de notre quotidien.
RR
Voir la fiche du film et la bande annonce de France 2 sur le site de la société de production