Consommation électrique : une trop forte croissance

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La nouvelle campagne d’économie d’énergie diligentée par d’Électricité de Mayotte ne vise pas seulement l’environnement. Il s’agit d’abord d’agir sur une demande en électricité qui ne peut que s’accroitre sur le territoire.

Olivier Flambard
Olivier Flambard

Après deux années de relative stabilité de la consommation électrique due aux troubles sociaux, Mayotte renoue avec une forte hausse : +5,5% en 2013 quand elle est nulle à La Réunion et de 1,5% aux Antilles et en Guyane. Cette croissance, «énorme» selon Olivier Flambard, président du Directoire et directeur général d’Électricité de Mayotte, est inquiétante alors qu’EDM a bouclé la phase d’extension de la Centrale Électrique de Longoni et a réceptionné la ligne haute tension : «nous ne pourrons pas investir 130 millions d’euros régulièrement !» commente-t-il.

Car au problème financier se greffe la difficulté de trouver des sites disponibles pour une nouvelle extension, mais aussi celles des nuisances environnementales d’une production, et donc pollution, carbone, ainsi que la dépendance aux hydrocarbures : «bien que l’énergie verte avec le photovoltaïque ait permis de la diminuer, nous fonctionnons à 94% avec un approvisionnement en pétrole».

Il faut donc agir sur la demande. Beaucoup d’actions ont été menées lors des années de fortes croissance de consommation il y a trois ans : diffusion à petits prix d’ampoules à économie d’énergie, subvention à l’achat de chauffe-eaux solaires, sensibilisation des artisans à la construction durable avec la maison Mayénergie et les sentiers de l’énergie avec des panneaux diffusés aux scolaires.

Un porte parole nommé HawaCapture d’écran 2014-01-17 à 19.05.19

De nouveaux moyens ont été mis en place. A destination des clients les plus voraces en énergie tout d’abord : «les industriels auront un audit complet de leur process pour cibler les gains possible». D’autre part, la rentabilité des calories injectées dans un moteur est très moyenne, avec une déperdition de chaleur de 60%. Une étude est en cours pour récupérer cette chaleur perdue et la réinjecter sous diverses formes.

L’autre cible de réduction de la consommation électrique vise les bâtiments dits «tertiaires», destinés aux services, qui pourront prendre exemple sur la structure-témoin de EDM : une réfrigération centralisée naturelle pour éviter ou limiter la climatisation, des brises-soleil de protection orientés sur la course du soleil, l’isolation thermique de la toiture, un éclairage intérieur performant, «les lampes à incandescence économisent 30% d’énergie» etc. Ces innovations  seront présentées le 29 janvier.

En dehors de ces «gros clients», il fallait toucher le grand public. C’est le but de la diffusion de clips d’animation «Les écogestes d’Hawa».

Mickaël et Clémentine, Clap production
Mickaël et Clémentine, Clap production

Conçu par le cabinet de communication Clap production («Le foundi du Lagon») et diffusé gratuitement par Mayotte 1ère, ils seront visibles dans les deux langues après chaque Journal télévisé (12h55 et 19h50) dès lundi et balayent 10 thèmes fort des «bons gestes» : achat d’équipements labélisés AAA «plus chers, mais plus économes», recours à des chauffe-eaux solaires «plus résistants», ou au compteur «Ankiba» de cartes prépayées, «ces compteurs ont permis de constater qu’en prenant garde aux dépenses, les habitants économisaient 10% à 15% sur leur budget», signale Olivier Flambard.

Si on regarde le verre à moitié vide, on peut craindre le moment où la consommation des 39.500 clients d’EDM atteindra à Mayotte celle de la Réunion ou de métropole, «et le potentiel de croissance est considérable» met en garde Olivier Flambard, mais on peut aussi considérer le verre à moitié plein avec les économies à réaliser par l’ensemble de ces usagers.

Hawa veille donc au grain !  Une campagne qui va forcément porter ses fruits puisque « Hawa» signifie «air du temps» en français !

Anne Perzo-Lafond

1 COMMENTAIRE

  1. En attendant il y a de plus en plus de coupures, et ce le dimanche ou les jours fériés, on se demande bien pourquoi. Serait on comme aux Comores où les personnels chargés de la maintenance revendent les huiles moteurs et le carburant ? on peut se poser des questions.

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