Le préfet n’a pu se déplacer, bloqué dans les embouteillages de Mamoudzou. Huit nouveaux emplois d’avenir ont tout de même été signés ce mercredi à Mtsapéré. On en attend 194 avant la fin juin à Mayotte.
Latifa a été la première à signer son contrat emploi d’avenir. Comme elle, ils étaient huit à parapher le document, les premiers d’une longue série. Mayotte a pour objectif de créer 194 de ses contrats avant la fin du mois de juin. L’objectif est ambitieux car l’an dernier, notre département n’avait pas réussi à remplir ses quotas : 327 emplois d’avenir étaient réalisables mais seulement 256 avaient été signés.
«Le processus a mis du temps à démarrer, reconnait Monique Grimaldi, la directrice de la DIECCTE*. Il a fallu travailler avec les entreprises pour formaliser leur engagement et les problèmes de trésorerie des collectivités a aussi compliqué la mise en œuvre de ces contrats.»
Même si l’Etat prend à sa charge 75% du coût total de ces emplois, les entreprises ou les institutions qui s’engagent doivent tout de même débourser les 25% restant en plus de l’accompagnement. Car il s’agit véritablement de former ces jeunes pour les insérer dans la vie professionnelle.
Une formation de braille
Latifa va intégrer l’ADSM, l’association des déficients sensoriels de Mayotte, dès le 15 janvier. «C’est un univers que je ne connais pas du tout. Je vais découvrir tout le relationnel avec les personnes handicapées.» Elle va avoir l’opportunité et la responsabilité de porter un projet nouveau à Mayotte.
«Nous souhaitons lui proposer une formation très importante pour les déficients visuels pour qu’elle devienne formatrice en braille», confie Agnès Ramdé, la directrice de l’ADSM. Pour la première fois dans notre département, Latifa pourra donc animer des sessions d’apprentissage à cette lecture pour les aveugles comme cela existe déjà pour la langue des signes avec les sourds.
Les sept autres emplois d’avenir du jour ont été signés avec la mission locale. Saïd, Echati, Salamatie, Nasser, Sariati, Djouwairia et Madi vont avoir la charge, dès le 1er février de parcourir les villages de Mayotte à la rencontre des jeunes. Leur boulot : appuyer les équipes sur le terrain pour présenter la mission locale aux 16/25 ans qui ne la connaissent pas encore. Ils ne seront pas de trop : 8.000 jeunes seraient à Mayotte en quête d’un accompagnement pour une insertion sociale et professionnelle.
RR
*DIECCTE :Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi
Si c’est comme ceux qui ont signé pour devenir professeur des écoles, ils ne sont pas près de voir leur salaires.