Les chambres consulaires (CCI, CAPAM et CMA) ont présenté, ensemble, leurs vœux pour la nouvelle année. Une cérémonie tardive mais pleine de bonnes intentions malgré les crises.
La Chambre de commerce et d’industrie (CCI), la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture (CAPAM) et la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), s’étaient associées pour présenter leurs vœux. Elles souhaitaient montrer leur volonté d’œuvrer dans un élan commun au service de Mayotte, de ses entreprises et de ses artisans.
Présenter ses vœux pour la nouvelle année un 7 février, la démarche est un peu tardive. Avec un certain humour, on pourrait souligner la proximité de la St Valentin, la fête des amoureux, une façon de rappeler les passions qui agitent souvent les chambres consulaires.
CAPAM : la sérénité dans les épreuves
C’est le président de la CAPAM qui ouvre la cérémonie. Moussilimou Payet a rappelé les «quelques mésententes» que connaît actuellement l’instance qu’il dirige. Le bureau a en effet démissionné en fin d’année dernière. C’était surtout l’occasion de rappeler que le «monde agricole a pris de l’avance dans les dossiers européens dont certains sont déjà validés par la commission.» Foncier agricole, exploitation des ressources ou désenclavement des exploitations, les sujets ne manquent pas pour l’année 2014 pour laquelle il espère de «la sérénité dans toutes les épreuves».
CMA : une chambre régionale
Du côté de la Chambre des métiers et de l’artisanat, Omar Djoundiy a pris le temps de détailler les nombreuses réalisations de ses équipes.
La CMA a pris l’initiative de réunir les experts-comptables de l’île pour faciliter l’accès des très petites entreprises (TPE) aux services d’un comptable agréé. La SIAGI, société de caution mutuelle de l’artisanat, est désormais opérationnelle à Mayotte. Des cursus ont été mis en place au centre de formation des métiers à destination des taxis, des restaurants… La liste est loin d’être exhaustive.
Un des grands chantiers de l’année à venir : la transformation de la CMA en Chambre des métiers de Région, permettant, entre autres, la création d’une Université des métiers de l’artisanat qui devrait se doter de plusieurs pôles d’excellence.
Le Forum des métiers de l’artisanat de l’Océan indien, créé l’an dernier, devrait connaître une deuxième édition en juin prochain.
CCI : coopération régionale
Enfin, du côté de la CCI, le président Mohamed Aliamine a d’abord parlé de DSP, délégation de service public. «Après 22 ans d’exploitation, la CCI s’est vue retirer la gestion du port de commerce» de Longoni, regrettait le président tout en souhaitant «très bonne chance» à Mayotte Channel Gateway qui a remporté cette DSP. Mais d’autres sont à venir pour lesquelles la CCI présentera ses projets, comme pour le marché couvert ou pour les ports de plaisance de Dzaoudzi et Mamoudzou.
Les dossiers de l’année : un projet de Groupement des entreprises mahoraises (GEM) à l’image de la réussite du GEMTIC dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC), débloquer le dossier des greffes du tribunal de commerce et bien entendu plancher sur les nombreux projets de coopération régionale particulièrement dans les TIC, le tourisme ou les déchets.
Enfin, la CCI s’est engagée à appuyer les professionnels dans la mise en place de l’octroi de mer et du droit commun.
Les trois chambres consulaires réunies ont toutes souligné leurs craintes concernant leur avenir financier qui «s’assombrit en raison de l’application annoncée du régime de financement de droit commun. Cela va «dans le sens d’une limitation de fait de nos activités», soulignait Omar Djoundiy. Les chambres craignent que les stratégies de développement et d’accompagnement ne deviennent qu’une «stratégie budgétaire à court terme» au détriment des artisans et des entreprises mahoraises.
La cérémonie s’est achevée par la remise de la médaille du travail à quatre agents en poste à la CCI depuis de nombreuses années.
RR