Un permis pour l’emploi

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L’association Ouvoimoja wa Momojou (Ensemble pour Mamoudzou) a lancé une opération pour permettre à dix jeunes de passer leur permis de conduire gratuitement. La contrepartie : ils doivent suivre des formations et chercher activement du travail.

Mustafa signe la convention "Un permis pour l'emploi"
Mustafa signe la convention « Un permis pour l’emploi »

Les dix premiers bénéficiaires de l’opération «Un permis pour l’emploi» ont signé leur convention. Ils vont pouvoir passer gratuitement leur permis de conduire. Une aubaine pour Mustafa, le premier à poser sa signature ce mercredi. A 21 ans, il habite Mgombani et ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait. Avec cette opération, il s’est engagé à entamer activement des démarches de recherche d’emploi et de formations. Il aimerait bien devenir menuisier : «y a plus qu’à», répond l’association qui est à l’origine de l’opération.

Car pour que Ouvoimoja wa Momojou prenne en charge le coût du code et de la conduite, ce qui revient le plus souvent à plus de 1.200 euros, les jeunes ont des obligations. «C’est réglementé, explique Ben Subra de l’école de conduite qui porte son nom, partenaire du projet. Il faut une vraie motivation et quand on signe, il faut aller jusqu’au bout.» Les jeunes auront donc des comptes à rendre sur leurs actions en matière d’insertion professionnelle.

Une société civile qui s’attaque aux problèmes

«C’est une mesure incitative pour que les jeunes exclus du système scolaire, souvent très tôt, trouvent une motivation à entamer des démarches», explique Aress Saïd Ali. Le cofondateur de l’association Ouvoimoja wa Momojou fait partie de cette société civile mahoraise qui émerge et commence à s’attaquer aux problèmes sociaux de l’île. «Nous sommes une bande de potes du centre de Mamoudzou. On est partis faire nos études en métropole et quand on est rentré, on a fait le constat que les choses allaient de plus en plus mal.»
Ils sont donc une dizaine de jeunes trentenaires à avoir créé l’association, en mai 2011, pour tenter d’apporter des réponses aux questions liées à la jeunesse et à la délinquance.

Aress Saïd Ali, le président de l'association Ouvoimoja wa Momojou, explique le dispositif
Aress Saïd Ali, le président de l’association Ouvoimoja wa Momojou, explique le dispositif

Aujourd’hui, l’association compte une centaine d’adhérents et elle a de nombreuses opérations à son actif. Elle a commencé par faire un recensement précis des jeunes du centre de Mamoudzou sans aucune perspective professionnelle et personnelle. Ensuite, elle leur a proposé un accompagnement actif vers pôle emploi ou la mission locale : «il ne suffit pas de s’inscrire et d’attendre, relève Aress Saïd Ali. Il faut obtenir un rendez-vous avec un conseiller et s’impliquer pour chercher des pistes pour son propre avenir».
L’association est aussi au cœur de la résolution de différents conflits entre jeunes qui avaient éclaté à Cavani à la fin de l’année dernière.

Valoriser les études et les parents

Ouvoimoja wa Momojou compte aussi réitérer dans le courant de l’année son opération «Hichima Ya Momojou» (Le lauréat de Mamoudzou) qui récompense à la fois des étudiants qui poursuivent des études longues mais aussi des adultes qui accompagnent les jeunes dans le sport ou les associations.

L’association a reçu le soutien du Conseil général qui lui a versé une subvention de 10.000 euros. Une partie de cet argent a servi à lancer «Un permis pour l’emploi». Ce mercredi après-midi, Sayr a lui aussi signé la convention. Ce jeune homme de 22 ans de Baracani est actuellement en CDD «dans les espaces verts». Avec ce permis, il va pouvoir travailler dans une entreprise de livraison. Et pourquoi pas, un jour, avec l’appui de l’association, monter sa propre entreprise.
RR

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