George Pau-Langevin : aménagements autour de la réforme Peillon

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Avec le vice-recteur François Coux

En tant que ministre déléguée à la réussite éducative, il était normal que George Pau-Langevin commence sa visite par une des deux communes qui a adhéré à la réforme Peillon des rythmes scolaires. Une réforme obligatoire dès septembre 2014, ce qui n’est pas sans poser de grosses difficultés ici.

La ministre accueillie par le maire de Bandraboua
La ministre accueillie par le maire de Bandraboua

C’est sous la cadence des mbiwis que le maire de Bandraboua accueillait George Pau-Langevin, alors que le syndicaliste du SNUipp Rivo avait glissé des panneaux sur le parcours, se rappelant à son bon souvenir sur le dossier des constructions scolaires, dont le déficit implique que «le vice-recteur sait qu’il ne pourra pas généraliser les rythmes scolaires, ni mettre en place une politique d’éducation prioritaires», ainsi que le signalait un tract du SNUipp opportunément distribué devant les grilles de la mairie.

«Ma commune était une des dernières en terme de réussite scolaires, et en tant que président des élus socialistes de Mayotte, et après lecture de la réforme, j’ai décidé de l’appliquer», indiquait Fahardine Ahamada. Les 237.000 euros de l’Etat l’auront aidé pour étoffer ses équipes, mais l’inquiétude sur la pérennité des aides est grande car il faut encore améliorer le système : «nous avons dû nous adapter avec des écoles construites à la hâte pour répondre à la scolarisation de masse, qui manquent d’espace pour les récréations et pour les moments de sieste», indiquait dans son compte rendu de la mise en place des nouveaux rythmes Fatihou Ibrahime, directeur général adjoint des services techniques de la mairie de Bandraboua. La ministre se voulait rassurante : «les moyens seront reconduits à l’identique.»

Cette réforme revêt un caractère tout particulier à Mayotte «où, même en y mettant les moyens, les constructions scolaires ne suivent pas la croissance de la population», avouait la ministre. Il en résulte un partage actuel de salle par deux classes, alternant le matin  et l’après-midi en un système de rotation. Comment donc appliquer une réforme qui accroît le temps scolaire de 4 jours à 4 jours et demi en ouvrant les écoles le mercredi, quand beaucoup d’entre elles proposent encore un rythme 7h-12h ? «La majorité des écoles fonctionne sans ce système de rotation», répond George Pau-Langevin, alors que pour le vice rectorat, seules 7 communes sur 17 ne subissent aucune rotation.

En tout cas, selon la ministre, les imperfections ne doivent pas empêcher les bonnes volontés, «j’invite les maires à avancer malgré tout même si tout n’est pas parfait».

Vers des écoles plus structurées

Avec le vice-recteur François Coux
Avec le vice-recteur François Coux

Une réforme qui pourrait donc apparaître comme une chance pour Mayotte si l’on considère que les écoles sans rotation fonctionnaient aussi sur le rythme 7h-12h, «avec une perte de concentration importante chez les jeunes enfants». N’ayant pas de cantines scolaires, les écoles de la commune, comme celle de M’Tsangamboua, ont dû adapter une collation, «un repas salé, avec un sandwich le mercredi», nous indiquait une maman satisfaite. Une qualité de repas critiquée par les détracteurs de la réforme, «mais un mieux que rien !» clamé par la ministre qui renvoie aux écoles de l’Ouest Guyane, «ils n’ont rien à manger…»

Il a fallu organiser le temps périscolaire de la pause méridienne : « nous avons pu recruter des parents qui assurent l’animation selon une planification établie » indique le chef d’établissement. Et les quelques parents présents sont satisfaits : « mon fils était un peu fatigué au début, mais en respectant les heures de coucher, tout est rentré dans l’ordre ».

Il a fallu revoir les incompatibles horaires de l’école coranique de 5 heures du matin, «ils y vont désormais après l’école l’après-midi». Le résultat est bénéfique pour le chef d’établissement : «les enfants sont encadrés, bénéficient d’activités variées et ne traînent plus en sortant de l’école». Et les enseignants se retrouvent entre midi et deux pour discuter pédagogie.

Le SMIAM écarté de deux nouvelles constructions

La ministre interpelle les maires sur les constructions scolaires
La ministre interpelle les maires sur les constructions scolaires

Quelques heures plus tard, George Pau-Langevin s’adressait à l’ensemble des maires de Mayotte lors d’un déjeuner au lycée professionnel de Kawéni : «vous êtes les porteurs de cet ambitieux projet». En dehors des maires de Chiconi, Acoua, Bandrélé et Mtsamboro, autre commune à avoir adopté la réforme, ils écoutaient la leçon de morale ministérielle, eux qui doivent prendre une codécision sur l’avenir du SMIAM, structure en charge des constructions scolaires mais qui n’assume plus son rôle.

«L’Etat essaie de rétablir une organisation efficace», a rappelé la ministre, qui n’a pas annoncé de décision quant à la création d’un éventuel GIP (Groupement d’Intérêt Public). 10 millions d’euros ont été versés l’année dernière par l’Etat, une seule classe a été construite… Un premier pas vient d’être malgré tout franchi à Bouyouni avec le financement par l’Etat de 2 salles de classe sans passer par le SMIAM… Une décision qui va se reproduire.

En attendant qu’une solution définitive soit trouvée, George Pau-Langevin annonçait le déblocage de fonds d’amorçage pour les communes soumises aux rotations et obligée d’adopter la réforme. Les commues de Bandraboua et Mtsamboro avaient ainsi reçu de l’Etat 90 euros par enfant scolarisé, or, selon le président de l’Association des maires, la ministre aurait annoncé publiquement que la Caisse d’Allocations familiales (CAF) abonderait de 60 euros supplémentaires comme en métropole.

L’ensemble du territoire de Mayotte sera à moyen terme classé en Zone d’Education prioritaire, à commencer par la commune de Bandrélé qui sera REP+ alors que 9 communes bénéficieront de projet éducatif territorial (PEDT) à la prochaine rentrée scolaire, « mais il demeure un manque de ressources humaines en enseignants qualifiés qui ne se résorbera qu’en travaillant sur l’attractivité de Mayotte en terme de politique socioculturelle, mais aussi de santé ».

Anne Perzo-Lafond

3 Commentaires

  1. Pauvre Fahardine Ahamada, masikini maire socialo !
    Il suffit d’une carotte de 237 000 euros pour vous piéger ! Pour vous donner une idée, pour un village en métropole de 3500 habitants, le centre périscolaire dans les normes (draconiennes) a coûté la bagatelle d’environ 3 millions d’euros. Or, en mai 2013, le bulletin communal annonçait :
    – le gel des dotations de l’État aux collectivités locales : une DGF ne compensant plus l’augmentation des charges courantes liées à l’inflation.
    – Deux baisses prévues en 2014 et en 2015, amputant un peu plus les budgets des collectivités !
    – Et il ne faut pas perdre de vue les dépenses de fonctionnement revues à la hausse (électricité, gasoil) ainsi que le GVT (Glissement-Vieillesse-Technicité) sans que la commune n’embauche !
    Comment allez vous faire masikini avec 1,660 millions d’euros de financement pour l’année ? plutôt que de suivre comme des baribari (moutons) vos amis au pouvoir pour qui vous ne comptez guère (et que les umpistes restent discrets, eux qui promettaient l’égalité des droits pour les Mahorais en… 2027 !)

    (voir Mayotte en danger sur Facebook)

  2. QUELLE HONTE ! U SONA HAYA !
    Le charlatanisme, la tromperie, l’irresponsabilité, le fait de se servir et non de servir les autres, voilà ce qui caractérise un politique UMPS. Et je dois ajouter la manipulation des chiffres, le sang-froid dans le mensonge, l’hypocrisie, la langue de bois. Et les bons, les idéalistes me direz-vous ? Ceux qui ne se représentent pas, cela réconforte un peu si on pense aux réservistes qui espèrent une place et les troisièmes couteaux aux dents longues !
    On peut cocher nombre des items relevés à propos de Madame George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative (tu parles…) qui vient de nous rendre visite.
    La première case serait « sang-froid dans le mensonge. En effet, comment ose-t-elle dire que nos enfants
    « ont quasiment 40 % de temps scolaire en moins… » !
    En insistant qui plus est :
    « Il faut que les enfants aient le nombre d’heures de classe auxquelles ils ont droit et pour l’instant ce n’est pas le cas…/… les enfants ils font simplement une demi-journée de classe… »
    La deuxième case serait « mensonge par omission :
    « … une jeunesse qui croît en nombre énormément… », rien sur le surnombre provoqué par l’immigration clandestine (ce matin d’après une assistante maternelle en exercice, dire « 6 enfants sur les 31 d’une classe ne sont pas étrangers » relève d’une naïveté de bisounours !) Peut-être madame la ministre avait-elle seulement à l’esprit les éminentes considérations d’un ex-vice-recteur pour l’utérus des Mahoraises…

    (la suite sur Facebook Mayotte en Danger)

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