Une marche blanche pour accompagner la famille de la jeune victime d’un viol. Mais aussi pour dénoncer l’absence de prise en charge de la délinquance.
Ils étaient prés de deux cent à arpenter la route menant de Doujani à la préfecture de Mayotte ce dimanche matin. La marche blanche avait été organisée pour soutenir la douleur de la famille de la fillette de 9 ans victime d’un viol vendredi dernier.
Le sénateur maire UMP de Mamoudzou, Abdourahamane Soilihi dit «Ladjo», accompagné de ses adjoints et Zaïdou Tavanday, conseiller général UMP de Mamoudzou 2, ouvraient la marche. Ils tenaient fermement une banderole «ça suffit ! Bassi Iva ! Ras le bol vol, viol, agressions dégradations. Aidez-nous à faire disparaître la violence envers les enfants».
Beaucoup de jeunes dans le défilé, «pour que ça ne recommence pas». Fermant la marche, Faouzia Kordjee, n’était pas là en tant que membre du mouvement Femmes leader, mais pour rappeler que «ça fait 10 ans que je dénonce ces violences», tout en déplorant un mouvement politisé à l’approche des élections, «ça me gêne !»
Zaïdou Tavanday, lui, se défend d’une revendication clanique : «nous voulons exercer une pression supplémentaire avant l’arrivée du ministre de l’Intérieur en avril. Il doit entendre cette souffrance des Mahorais». Accompagnés des parents de la fillette, c’est ce que la délégation a indiqué au représentant du préfet Philippe Laycuras qui les a reçus en compagnie de l’adjoint du commissaire de Police.
C’est encore et toujours le placement de Mayotte en Zone de Sécurité Prioritaire qui est demandé, «à la suite de l’interpellation de Manuel Valls par deux de nos parlementaires sus le sujet». Car si le conseiller général considère que les fonctionnaires en activité à Mayotte, aussi bien les forces de l’ordre que le tribunal, «sont efficaces et dévoués», il considère qu’ils sont dépassés par le manque de moyens, «pas de Centre éducatifs fermés par exemple».
S’il reconnaît une carence du Conseil général dans l’absence de structures axées sur la prévention de la délinquance, il appelle la République «à prendre en compte la problématique singulière de Mayotte. Et c’est sans esprit de polémique que j’appelle à la contribution de tous».
Anne Perzo-Lafond