La journée d’action nationale des sages-femmes a, encore une fois, trouvé un écho à Mayotte. Une quarantaine d’entre-elles se sont rassemblées ce mercredi matin au rond-point de la barge.
Une nouvelle fois, les sages-femmes de Mayotte sont descendues dans la rue. Ce mercredi, elles se sont associées à la 3e marche organisée à l’échelle nationale, quatre mois exactement après le début de leur mouvement de grève. Si on en entend si peu parler, c’est que la plupart d’entre elles sont réquisitionnées pour faire fonctionner normalement le système de santé.
A Mayotte, les principales conséquences du mouvement portent sur l’arrêt «cotations administratives» (une sorte de compte rendu de l’ensemble des actes qu’elles réalisent pour chiffrer l’activité de l’hôpital) et sur l’interruption des vaccinations non-obligatoires aux nouveaux-nés (rubéole, BCG et hépatite B).
«On a alerté les autorités compétentes dès le début du mouvement pour signaler notre action, explique Pauline Sarthe, une des déléguées syndicales du mouvement. Sur certains secteurs, des médecins ou des infirmières ont pris le relais.»
Devenir Praticien hospitalier : une revendication qui coince
Après plusieurs semaines d’actions, les revendications des sages-femmes ont fini par être prises en compte par le ministère de la santé qui a créé plusieurs groupes de travail pour plancher sur leurs demandes. Elles réclament, par exemple, le positionnement de leur profession en «premier recours» : sur le même principe que les médecins généralistes, les sages-femmes seraient d’abord consultées par les patientes avant de se rendre chez un spécialiste pour des questions liées à la grossesse et l’accouchement mais aussi sur le suivi gynécologique ou la contraception.
Mais c’est une revendication particulière qui coince : les sages-femmes veulent changer de statut pour être reconnues comme profession médicale et pourquoi pas devenir Praticien hospitalier (PH) comme les médecins, ou pharmaciens de l’hôpital. Des syndicats de PH ont pris position contre cette demande tout en reconnaissant un problème quant à la place dévolue actuellement aux sages-femmes à l’hôpital.
Plusieurs milliers de sages-femmes doivent manifester à Paris ce mercredi après-midi, avant une 8e réunion qui doit à nouveau rassembler les groupes de travail au ministère, demain jeudi. Marisol Touraine, la ministre de la santé, a promis de donner sa décision à la fin du mois de mars.
RR
Voir aussi :
Rencontre avec des sages-femmes déterminées
Les sages-femmes posent le camp
Les sages-femmes en grève illimitée