La présentation au drapeau est une cérémonie qui rythme tous les 10 mois la vie du BSMA de Combani. Elle était illustrée ce jeudi soir par la diffusion d’un clip de présentation du bataillon.
«La réussite par l’effort et le travail», une des valeurs du BSMA qui illustre le nouveau clip de présentation du Bataillon du Service militaire adapté, présenté ce jeudi soir à Combani. Le lieutenant colonel Stéphane Guillaume-Barry, à la tête du Bataillon, marque ainsi son passage à Mayotte. La diffusion se faisait en parallèle avec la présentation au drapeau de la cinquantaine de nouveaux arrivants, et la remise du Certificat d’Aptitude Professionnelle d’Insertion (CAPI) aux stagiaires partants.
Le BSMA, c’est pour un jeune de 18 à 26 ans sans diplôme, l’assurance d’une remise à niveau scolaire et professionnelle pendant 10 mois sous les drapeaux, «et l’éducation à un savoir être», soulignera le chef de corps. Une vingtaine de formations sont proposées, de la filière mécanique très prisée, à la menuiserie en passant par celle d’agent de sécurité et bientôt, de service à la personne.
Les moyens alloués par l’Etat sont conséquents, 9 millions d’euros de fonctionnement annuels auxquels il faut rajouter 25 millions d’euros sur 5 ans accompagnant un doublement des effectifs, pour cette jeunesse dont la moitié arrive illettrée au Bataillon, et qui n’ont pas le brevet pour 8 sur 10 d’entre eux.
La voie difficile de la rigueur
Le nouveau clip a été monté par la société Pitcha production et diffusé à l’ensemble des institutionnels et invités VIP du soir, dont le sénateur Thani Mohamed Soilihi, le secrétaire général de la Préfecture François Chauvin, le SGAR Philippe Laycuras, le vice-président du Conseil général Jacques-Martial Henry, qui s’est essayé à un entrainement au Bataillon, le procureur du TGI Joël Garrigue et le président de l’association des maires Ibrahim Boinahery. «Le cahier des charges était que ce petit film puisse s’adresser aux futures recrues, aux entreprises de l’île, ainsi qu’à tout public lors de manifestations diverses», indiquait Mathieu Hermile, le directeur de Pitcha.
Les jeunes sont demandeurs de cette formation indemnisée de 320 euros par mois, «il voulait surtout passer son permis de conduire», nous glissait la maman d’un jeune de 22 ans qui n’a rien fait depuis qu’il était en échec scolaire à la sortie de la 5ème. Ils seront 441 fin 2014 et 474 en 2016.
Mais la rigueur acquise au cours des 10 mois de stage se perd vite : «ne cédez pas à la facilité dès que vous retournerez à la vie civile», prévenait le chef de corps. Il s’adressait ensuite aux famille, dont la moitié s’était déplacée jusqu’à Combani : «Votre enfant a choisi d’être militaire pendant prés d’un an comme ceux qui partent au Mali ou ailleurs. C’est le choix de la difficulté pour une garantie d’insertion dans la vie professionnelle et sociale. Et ça marche !»
De fait, le taux d’insertion est supérieur à 90%. Plusieurs d’entre eux directement en emplois, comme ces deux jeunes qui partaient l’un comme mécanicien dans le garage familial, l’autre à la société Colas. La grande majorité des autres devront suivre une formation qualifiante, avant de pouvoir prétendre travailler.
Anne Perzo-Lafond
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