Et ils en sont fiers ! Avec une activité courrier et colis en hausse, Mayotte fait figure d’enfant sage de La Poste… une tendance qui ne devrait pas tarder à s’inverser et que les dirigeants locaux anticipent.
La Poste poursuit son développement. Et pas seulement en terme géographique. Alors qu’elle disposait il y a encore quelques années d’un seul bureau central à Mamoudzou, les places des villages de Koungou, Chirongui, Pamandzi, pour ne citer qu’elles, se colorent peu en peu en jaune. Ce sont désormais une vingtaine de points de contact qui sont créés ou réorganisés pour accueillir le public, «sous les formats variés d’agences postales, de centres de courrier ou de bureaux de poste», indiquait Olivier Locoche, directeur du Centre de Tri.
Ce lundi, c’est une plateforme de distribution de courrier qui était inaugurée, à Kawéni, sans représentation publique, période de réserve électorale oblige. C’est la présence sur le territoire de Pascale Scoarnec directrice de La Poste Outremer, qui en avait déterminé la date. Elle mettait en perspective l’évolution du volume du courrier «en baisse de 5% par an en métropole et dans les autres outremer» avec celle de Mayotte «toujours en progression car moins touchée par le développement du numérique».
Mais d’ici 5 ans, la généralisation d’internet, «une ouverture sur le monde» dira Christian Montes, le directeur départemental de La Poste, devrait inverser la tendance.
Du timbre au compte en banque
Les colis portent toujours une part de l’activité centrale «un accroissement de 30% en 2 ans !» selon Vincent Dauvier, directeur de l’activité courrier et colis, mais dont l’acheminement est toujours très dépendant de la capacité de fret d’Air Austral. La Poste est concurrencée dans ce domaine par le transport maritime pour lequel les entreprises peuvent bénéficier de subventions.
Du côté du courrier, sa distribution est encore loin des standards nationaux, «mais notre priorité est de nous en rapprocher», indique Christian Montes, directeur départemental de La Poste, qui soulignait, avec 47 tournées, le travail des facteurs dans des conditions difficiles : «50% de l’adressage est imprécis». Car les adresses sont encore très imagées, «à côté du grand baobab» ou «en face terrain de foot», mais cèdent peu à peu la place à des pancartes standard.
Face à la chute à venir du secteur courrier, «le service bancaire prend peu à peu le relai de croissance du navire amiral de La Poste», constatait Pascale Scoarnec. Elle participe ainsi à la bancarisation croissante de la population, et propose des crédits immobiliers, des assurances dommage, voiture ou habitation.
La performance économique nationale du groupe était abordée, avec une chute de 22% de son résultat d’exploitation, la baisse des volumes de courrier n’ayant pas été compensée par l’activité bancaire. Ce que les dirigeants locaux se promettent d’anticiper ici.
La note optimiste de fin revenait à la reconnaissance de sa qualité de Relation client pour lequel La Poste a été lauréate dans la catégorie «Entreprise de services».
Anne Perzo-Lafond
Pour être sage, ils le sont. Autrefois c’était les PTT Petit Travail Tranquille, aujourd’hui ce n’est pas la Poste mais le Poste qui attire les gens.En moyenne, une lettre met 2 semaines pour aller de Mamoudzou à Bandrélé, la camionnette passe devant chez vous avec votre colis mais, si vous êtes mzungu, vous aurez droit à un avis de passage.etc … etc…