Nouvelle thèse sur la formation de l’archipel des Comores

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Cela ne va pas révolutionner l’avenir des îles, mais les nouvelles données sur la formation de l’archipel prouveraient que décidément, dans la région, rien ne se fait comme ailleurs !

L'alignement des îles est perpendiculaire à celui de la plaque océanique (en noir)
L’alignement des îles est perpendiculaire à celui de la plaque océanique (en noir) ©brgm

Jusqu’à présent, on pensait avec certitude que les quatre îles, alignées de la plus ancienne, Mayotte et ses 8 millions d’années, à la plus récente, Grande Comore «jeune» de 100.000 ans, était nées d’une montée de magma, communément appelé «point chaud» par les géologues. «Un point chaud est une remontée de magma en continu qui, lorsqu’elle trouve une issue lors de la dérive des continents, forme soit une coulée, soit un chapelet d’îles», explique Frédéric Lacquement, du Service géologie du Bureau de Recherches géologiques et minières (BRGM).

Cette succession d’îles forme alors une ligne quasi continue, comme c’est le cas de La Réunion, dernières des îles en suivant la pointe de l’Inde, qui commence aux Maldives, puis les Chagos, le plateau des Mascareignes et Maurice en avant dernière position.

Une étude menée par le BRGM s’est penchée sur l’archipel des Comores qui ne semble pas obéir à cette règle : l’alignement des quatre îles est perpendiculaire à celui de l’alignement de la plaque océanique.

Frédéric Lacquement nous livre les premières conclusions de ses recherches : «Il est possible que la fracture liée à l’apparition d’un océan entre Madagascar et l’Afrique, provoquant l’écartement puis le glissement de la première vers le sud, ait provoqué des fissures. La croûte terrestre en se brisant a alors fabriqué elle-même du magma en petite quantité, qui est remonté pour former Mayotte, puis Anjouan, Mohéli et enfin Grande Comore ».

Anjouan au deuxième plan derrière la côte nord de Mayotte
Anjouan au deuxième plan derrière la côte nord de Mayotte

C’est ce qui expliquerait la petite taille des îles, le volume de magma produit étant très faible et se libérant sur la courte distance devenue Canal du Mozambique. L’activité est toujours en cours, essentiellement visible au Kartala (volcan de Grande Comore).

« Ce n’est qu’une théorie de plus, aucune grosse étude n’ayant été menée sur cet archipel», déplore Frédéric Lacquement.

Anne Perzo-Lafond

3 Commentaires

  1. Ne faudrait-il pas lier aux quatre îles de l’archipel, le Banc du Geyser et les Glorieuses qui répondent vers l’est à ce que deviennent les îles volcaniques qui renaissent après effondrement en tant qu’atolls ?
    Sauf qu’avec la montée globale du niveau des mers et le blanchissement dû à la hausse de la température de l’eau,le Geyser parviendra-t-il au stade d’atoll, une trentaine de millions d’années après l’émergence de l’île volcanique d’origine ?

  2. Si l’activité sismique et volcanique est maximale à la limite des plaques, l’alignement des points chauds d’une zone, s’il correspond au mouvement de la plaque, ne serait pas lié à la rencontre desdites plaques…

  3. Pardon mais le schéma fausse la compréhension de la situation ; Mayotte, Madagascar, la Réunion sont sur la même plaque que l’Afrique et la séparation de Madagascar de même que la formation de l’archipel comorien seraient dues à l’activité de la ride de Davie (épanchements de magma d’une chaîne de montagnes sous-marines[curieusement appelée « ride »], longue de 1200 km).

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