Le mouvement de la fonction publique a peu mobilisé ce mardi 18 mars au matin à Mamoudzou. A Mayotte, les problématiques locales se rajoutaient à la grogne nationale.
Deux cents manifestants s’étaient rassemblés ce mardi matin Place de la République à Mamoudzou, à l’appel de quatre organisation syndicales : CGT, FSU, Solidaires et FO. Mayotte participait ainsi au mouvement de grogne national au cours duquel les organisations syndicales entendaient s’élever contre la politique du gouvernement et les «attaques contre la Fonction publique et ses agents»: blocage de la valeur du point d’indice de la fonction publique et «des carrières», «gel des primes» ou «destruction d’emplois», les sujets de mécontentement sont nombreux.
Mais dans notre département, beaucoup de problématiques spécifiques se sont greffés à ces questions nationales.
Il a d’abord été question des congés bonifiés. Le système doit remplacer les congés administratifs dont bénéficient l’ensemble des personnels. Depuis l’intégration de la fonction publique mahoraise dans le corps des fonctionnaires d’Etat, les personnels pouvaient bénéficier de ce congé tous les trois ans, avec une prise en charge des frais de voyage à 100%. Avec les congés bonifiés, les fonctionnaires ne pourront bénéficier du système que tous les cinq ans et avec une prise en charge à 50%.
Pour Rivo Rakotondravelo, le secrétaire départemental SNUipp-FSU Mayotte, il était important de revendiquer un changement en douceur avant le 31 mars. A cette date, le Haut conseil commun de la fonction publique doit étudier la question et les syndicats demandent que le cycle de trois ans se termine pour tous les personnels avant de basculer complètement dans le nouveau système. A Mayotte, 2.000 fonctionnaires sont concernés.
Les rythmes scolaires toujours dans le collimateur des syndicats
Le rassemblement a été également l’occasion d’aborder les thèmes chers aux syndicats de notre département : la formation et la reconversion des personnels du premier degré qui changeraient de voie professionnelle. «Il ne faudra pas être ingrat avec eux, ça ne sert à rien de les stigmatiser», soulignait Rivo.
Pour les syndicats, la mise en place des rythmes scolaires toujours annoncée pour l’année prochaine reste une pomme de discorde avec le vice-rectorat : «sans formation des personnels et sans mise en place de repas pour les enfants, on va droit à l’échec, prévient Rivo. On va dégrader les conditions de travail mais aussi la qualité de la scolarité des élèves»… sans avoir réglé pour autant le rythme des constructions scolaires dont le syndicaliste ne manque jamais de souligner la lenteur.
Le rassemblement était enfin l’occasion de dénoncer l’alignement des prestations d’allocations familiales sur le régime national prévue à l’horizon 2027, «dans ces conditions, comment peut-on parler sérieusement d’égalité de traitement ?» se demande Rivo.
Les syndicats annonçaient se préparer pour le mois d’avril au cours duquel de nouvelles mobilisations nationales sont annoncées.
RR