Il suffit de constater une nouvelle fois la faible représentation de la littérature Mahoraise au Salon du Livre qui se tient actuellement à Paris, pour évaluer le sinistre. Deux universitaires ne se contentent pas de le déplorer, ils vont placer ses auteurs dans la lumière.
Le ministère des Outre-mer participera à l’édition 2014 du Salon du Livre de Paris qui se déroule du 20 au 24 mars au Palais des Expositions de la Porte de Versailles. Le ministre Lurel ou ses représentants se rendront sur le stand du ministère intitulé «Les Outre-mer, de près ou de loin» qui accueillera un grand nombre d’éditeurs, d’auteurs et d’illustrateurs, «tous issus de cultures ancrées à l’horizon de quatre grands océans». Le rêve par la lecture, d’autant plus quand elle est expression d’originalités. Au cours de rencontres et tables rondes et autour de grands thèmes «Oralité», «Histoire», «Portraits», «Culture-Monde», chacun pourra en effet témoigner de ses inspirations, puisées dans son terroir.
L’océan Atlantique sera représenté par plusieurs écrivains et éditeurs dont une quarantaine de Guadeloupéens, autant de Guyanais, une dizaine de Martiniquais, ou même de Saint Pierre et Miquelon, et l’Océan Indien par les Réunionnais Jean-François Samlong, Rose-May Nivar et André Rober et par… une unique production mahoraise d’une auteure vivant en métropole, Théodora Chastagnol avec l’ouvrage pour enfant, «Zaïna la petite Mahoraise». Chaque année, Mayotte s’illustre, sans jeu de mots, par sa très faible représentation au Salon du Livre de Paris.
Plus grave, cette disproportion de traitement de la littérature mahoraise qui existe par rapport au reste de l’Océan Indien : que les écrivains soient originaires de Madagascar, de Maurice ou de La Réunion, ils «bénéficient d’une certaine audience et font l’objet d’études universitaires». Partant de ce constat, deux universitaires du CUFR (Centre Universitaire de Formation et de Recherche) ont eu l’idée d’organiser un Colloque sur «La littérature francophone de Mayotte, des Comores et du sud-ouest de l’océan Indien : production et réception».
Il s’agit de parler, de lire ou d’étudier des auteurs issus de Mayotte, comme Nassur Attoumani, Abdou Salam Baco, Nassuf Djailan ou Alain-Kamal Martial, et des Comores, Mohamed Anssoufouddine, Saindoune Ben Ali, Soeuf Elbadawi, Salim Hatubou, Mohamed Toihiri. «Ils semblent moins étudiés» et selon eux, «on recense peu d’ouvrages critiques d’ensemble sur cette production francophone».
Littérature riche du carrefour de langues et de cultures, bantoue, malgache, arabe, française, qu’est la région, elle sera l’enjeu de ce colloque qui «favorisera les approches comparatistes et transversales», pour dégager ses spécificités et ses points communs avec les littératures francophones en général.
Il se tiendra au CUFR de Dembéni les jeudi 19 et vendredi 20 mars 2015, soit un an pour préparer cet enjeu. Les auteurs intéressés doivent envoyer leurs propositions d’intervention au plus tard le 30 septembre 2014 à l’adresse colloque2015.francophonie@univ-mayotte.fr
Trop court pour inonder le stand des Outre-mer l’année prochaine, mais rendez-vous dans deux ans…
A.P-L.
Un colloque dans 1 an ! des retombées dans 2 ans ! Avec des universitaires de cet acabit, peut-être des apparatchiks à la mode soviétique, les choses avanceront certainement plus vite ! Quant à amalgamer auteurs mahorais et comoriens, si ce n’est pour rapprocher les peuples, cela dénote d’un réel mépris pour le choix statutaire des Mahorais !
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