Le lagon mahorais a son ATOLL

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ATOLL, une association dynamique qui a fourni un travail remarquable sur les acanthasters et raies manta. Elle se plaint néanmoins d’avoir été freinée par l’immobilisme du Parc Naturel Marin.

Acanthasters ©ATOLL
Acanthasters ©ATOLL

Pour rendre visite à ATOLL, plus que des lunettes, c’est un masque qu’il vous faudra ! L’Association Territoriale pour l’Observation du Littoral et du Lagon vient de souffler sa première bougie. Créée notamment par Raïma Fadul sous l’impulsion de professionnels de la mer, elle compte actuellement 42 adhérents, dont 12 clubs de plongée.

Son objectif est la connaissance scientifique du lagon, sa protection et la sensibilisation au milieu marin.

Afin de lutter efficacement contre les possibles infestations d’Acanthaster (étoile de mer épineuse), toxique et prédatrice de coraux, l’association a créé fin 2013 une cellule de veille dont le but est le suivi et le contrôle des populations d’Acanthaster. Après les avoir répertorié, « sur 15 zones », compté, mesuré, ils en ont commencé l’éradication.

Aux anciennes campagnes manuelles, « trop risquées pour les plongeurs, et qui nécessitaient des bennes à ordures », ils préfèrent la lutte chimique. Mais attention, pas de professeur Tournesol, aussi sympathique soit-il : « nous avons été conseillés par les membres scientifiques de l’association sur un procédé biodégradable et éprouvé à Maurice, en Polynésie française, la Grande barrière australienne ».

1 500 étoiles ont été piquées, « nous sommes désormais retombés sur une population normale d’acanthasters que nous ne toucherons pas ».

« Le Parc Naturel Marin ne nous a pas donné l’aval »

Les jeunes connaissent désormais leur tombant
Les jeunes connaissent désormais leur tombant

Leur autre objectif était les raies Manta, « phénomène récent dans le lagon sur lequel nous n’avions aucune donnée ». Un an de recherche d’ATOLL plus tard, une première cartographie de répartition des individus est établie « avec 8 zones de fréquentation recensées », et, point d’orgue, les 17 individus ont chacun leur petit nom, « avec leur fiche d’identification que permet leur tache ventrale ». Petit must pour les adhérents : une carte d’observation avec données personnelles est mise à leur disposition sur le site internet.

L’association, entièrement constituée de bénévoles, finance son fonctionnement, notamment l’achat du produit de traitement des acanthasters.

Avancée comme pilote du projet « raies manta » à Mayotte par le Parc Naturel Marin, ATOLL a pu décrocher une subvention de 5 000 euros de TEMEUM (TErres et MErs UltraMarines)… Mais subvention qu’elle a perdue, « le Parc Naturel Marin ne nous a finalement pas donné l’aval que demandait TEMEUM avant tout déblocage de fond ». Un problème administratif de format des données serait en cause. Si Raïma Fadul veut fuir la polémique, le PNM revient malgré tout plusieurs fois dans son discours, et pas comme facilitateur…

Parmi leurs autres projets, 30 jeunes ont pu bénéficier d’un baptême de plongée, et, avec « Je connais mon tombant », 15 jeunes équipés de Palmes-masque-tuba ont pu découvrir le tombant de leur village, « mais par manque de financement, le projet n’a pu être étendu ». ATOLL a également débuté le répertoire de 50 espèces de nudibranches (mollusques gastéropodes).

Autre préoccupation, le braconnage. Mais bien qu’ayant constaté 30 flagrant délits, « ni les autorités de gendarmerie, ni la brigade nature, ni le Parc Marin ne se sont déplacés ».

Un ATOLL d’un an seulement, au bilan conséquent et qui bouillonne encore d’initiatives.

Anne Perzo-Lafond

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