Les tensions entre conseillers municipaux perdurent à la mairie de Mamoudzou. Un dépôt de plainte au Tribunal administratif a déjà eu lieu.
La lutte n’est pas finie pour l’opposition, en témoigne ce deuxième conseil municipal depuis les élections qui se tenait ce samedi matin à la mairie de Mamoudzou. L’alliance Renouveau-MDM n’a toujours pas digéré d’avoir été trahi par les siens lors du vote d’élection du maire. La majorité macédoine s’était en effet divisée en deux, et les alliés d’hier deviennent de potentiels ennemis.
En façade, ils affichent une opposition constructive comme énoncé lors d’une conférence de presse. Mais, elle a tôt fait de montrer les dents. Surtout que, avec 5 voix d’écart lors de la désignation du maire, certains de la majorité étaient « achetables », « mais quelques postes d’adjoints ou de délégués dans les divers syndicats les en ont dissuadés » nous explique un conseiller municipal.
Ainsi, Hassane Abdallah, désigné par ses pairs MDM comme traitre à la cause du parti pour avoir voté Majani, se retrouve-t-il délégué du Sieam (Syndicat Intercommunal d’Eau et d’Assainissement de Mayotte).
Face à ces tensions internes à la mairie, des risques de voir une partie de la population se déplacer ce samedi matin ont même été avancés.
Plusieurs rapports ont été votés, dont celui qui aurait pu faire débat sur les indemnités des élus. Said Omar Oili, maire de Dzaoudzi-Labattoir ayant proposé leur gel dans sa commune pour financer l’indemnité des agents, ce geste populaire devait être proposé par l’opposition MDM-Renouveau : « puisqu’il n’a pas été annoncé par la majorité, il aurait fallu que nous, opposition, le soumettions à l’ordre du jour. Mais il a changé trois fois dans ma semaine ! » se défend Nadjim Ahamada, conseiller municipal MDM.
Une opposition menée par le candidat perdant M’Colo Mainty qui a déjà déposé un recours auprès du Tribunal administratif pour annuler l’élection des 13 adjoints lors du premier conseil municipal.
Anne Perzo-Lafond