Les jeunes en fin de stage au Bataillon du Service Militaire Adapté (BSMA) ont reçu des mains de leur chef de corps Stéphane Guillaume-Barry leur Certificat d’Aptitude Personnelle à l’Insertion (CAPI) en plein cœur de Mamoudzou, loin de leur cocon de Combani, ce jeudi matin. Et les dernières recrues ont été présentées au drapeau.
La place de la République, devant le Comité du Tourisme, accueillait pour la première fois des militaires en rangs serrés, qui ont défilé autour de l’ancienne place du Marché, sous les yeux de la population la plupart du temps acquise à la cause. «Je voudrais le même uniforme», rêvait un petit garçon, alors que parmi les plus grands, certains étaient familiers du Bataillon, «j’y suis allé pendant un mois, mais j’ai trouvé un emploi en entreprise entre-temps», indiquait un jeune. Son voisin intègre les rangs en octobre, «mais, ça a l’air compliqué de marcher au pas!»
Le BSMA s’est toujours inscrit dans la vie de la population à Mayotte. Il est, dans les familles, la bouée de secours lorsqu’un adolescent devient perturbateur. Mais depuis 2011, le nombre de postulants est en baisse : «nous avions alors 2,5 candidats pour une place, mais nous perdons 0,5 point par an», indiquait Stéphane Guillaume-Barry lors du Conseil de perfectionnement du BSMA la semaine dernière. Avec prés d’un candidat pour un poste, il fallait réagir, et l’opération du jour pourrait redonner des envies…
La montée en puissance du bataillon qui comptera bientôt 525 stagiaires en 2016 explique ce déséquilibre momentané entre offre et demande, mais pas seulement. «Moi, j’aimerais y entrer, mais je n’ai pas mes papiers», regrette un jeune. Outre la nationalité, les conditions physiques posent problème, «or beaucoup sont inaptes».
Si certains jeunes ce matin confiaient n’avoir pas d’affinité particulière pour l’armée, d’autres gardaient les yeux brillants au passage du défilé.
Les élus de la mairie de Mamoudzou était présents, maire en tête, «nous avons été très bien reçus», indiquait S. Guillaume-Barry.
Anne Perzo-Lafond