Deux parties puissamment jouées, dues aussi à l’organisation de Cécile Bruckert-Pélourdeau qui étend son activité sur l’île.
Il y a un domaine quasi immuable à Mayotte, que le rythme d’allers-retours des vols Air Austral tous les deux ou quatre ans ne perturbe pas, c’est la musique. Et dans ce domaine, Musique à Mayotte est exemplaire : les programmations se déroulent au gré des talents de passage.
Ce samedi soir, l’église Notre Dame de Fatima en Grande Terre était au trois quarts remplie de fidèles aux quatuors à cordes, clarinette et piano.
La première partie proposait un «Trio pathétique en ré mineur» de Mikhaïl Glinka, pour lequel les interprètes n’avaient rien de pathétiques… Les aficionados connaissent désormais Elie-Adrien Touitou, Frédéric Dumez et Kerstin Elmqvist. L’ensemble était parfait, d’autant plus que l’équilibre a été trouvé désormais dans le bâtiment où les brasseurs d’air ne jouent plus les vedettes de premier rang.
C’est pour le Stabat Mater de Pergolese que tout le monde s’était déplacé : la voix de Stéfanie Beier s’élevait puissamment, reprise par celle d’Anne-Julie Brutout. Mariage parfait avec les instruments de Solène Faure, Misaël Jimenes-Diaz, Cybèle Grekos, Kerstin Elmqvist et Sarah Faivre, au point de ne plus savoir d’où venait la mélodie.
Le Stabat Mater, «La Mère se tenait debout», est approprié dans une église mais aussi en ce mois d’avril puisqu’il évoque la souffrance de Marie lors de la crucifixion de son fils Jésus-Christ. C’est donc celui de Giovanni Battista Pergolesi qui était joué. Mort à 26 ans, il aura eu le temps de composer des opéras, des intermèdes pour les entractes et de la musique religieuse. La légende voudrait qu’il soit décédé en 1736 de la tuberculose avant de terminer l’écriture de ce Stabat Mater. Il comporte 12 séquences alternant solos et duos.
Une soirée de qualité au terme de laquelle Cécile Bruckert-Pelourdeau, directrice de l’école de Musique A Mayotte organisatrice du concert, annonçait qu’une antenne s’ouvrirait à la rentrée en Petite Terre.
A.P-L.