Mayotte: «il n’y aura pas de zone de non-droits»

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Intervention de la gendarmerie

Après Vahibé la semaine dernière, c’était au tour de Kawéni de recevoir la visite des forces de l’ordre ce lundi matin. Une riposte après des jets de cailloux sur les automobilistes, censée impliquer les habitants.

Descente à Kawéni ce lundi
Descente à Kawéni ce lundi

Comme à Vahibé, autre quartier de Mamoudzou, certains jeunes avaient pris pour cible des véhicules de passage ce samedi soir à Kawéni après la fin de la Battle of the Year. Bris de verre, carrosseries endommagées, il n’y a eu aucun blessé, mais ce climat d’insécurité risque de ne plus inciter les habitants à se déplacer pour des spectacles.

En réponse, la Brigade anti criminalité, la Section d’intervention et les mobiles de la gendarmerie se sont déployés au long de la matinée sur chaque zone de Kawéni : Lazérévoni, Mangatélé, Kawéni Disma et Bandrajou.

Cette descente après l’heure pourrait ressembler à un coup d’épée dans l’eau, mais elle s’accompagne d’une communication appuyée : «nous indiquons aux habitants que les contrôles d’identité font suite aux caillassages des jeunes, tous identifiés comme habitant Kawéni», indique le capitaine de Police Chamassi.

Il s’agit donc tout autant d’une sécurisation du secteur. Les ordres, traduits par le commissaire Scapin, viennent du préfet, «il n’y aura pas de zones de non droits». Il entend appliquer la même stratégie après chaque caillassage.

La police a interpellé une dizaine d’individus majeurs, «ils n’ont sans doute rien à se reprocher par rapport aux agressions de samedi, mais ce sont forcément des membres de leur famille qui, à la fin, finiront par les inciter à se tenir tranquilles», indique le capitaine Chamassi. Il faut l’espérer.

Sept des personnes interpellées sont en situation irrégulière et font l’objet d’une procédure d’expulsion.

De jeunes enfants accompagnent les policiers de la BAC de loin, ils seront 50 quelques mètres après
De jeunes enfants accompagnent les policiers de la BAC, à une cinquantaine de mètres

Après avoir fait une descente derrière la Geôle, prés du restaurant Ravinala, les camions de gendarmerie s’extraient, suivi par une cinquantaine d’enfants qui les haranguent : «que font leurs parents ?» s’interroge un policier.

L’interrogation rejoint celle que l’ont pourrait se poser sur d’autres jeunes, témoins de la scène de caillassage samedi et qui n’ont pas bougé : «on s’est déjà fait agresser sur la place pendant le spectacle de la Battle», se justifient-ils. Mais leur silence interpelle plus avant le capitaine Chamassi : «on façonne une jeunesse frustrée par rapport aux adultes qui ne les prennent pas en compte, par rapport aux élus qui ne leur proposent pas d’avenir, ni d’activités. Cette partie là aussi peut devenir violente après avoir été fataliste !»

Anne Perzo-Lafond

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