Initiative du Comité Départemental du Tourisme de Mayotte (CDTM) en 2010, le Club Croisières tente de relancer l’activité. L’île se prête à ce type de tourisme qui a pourtant fondu comme neige au soleil depuis 5 ans.
Si 42 bateaux de croisières touchaient chaque année l’île jusqu’en 2008, ils ne sont plus que 2 ou 3 à s’aventurer sur nos eaux pendant la saison chaude. Ce fut d’abord l’arrêt du Royal Star pour vétusté qui touchait régulièrement l’île, puis certains réceptifs qui s’inquiétant de l’état de l’ancien ponton de débarquement des croisiéristes et de l’organisation générale de l’accueil, firent fuir les derniers paquebots, dont la compagnie Costa croisières du groupe Carnival Cruise Line qui «blacklista» alors Mayotte.
«La bonne nouvelle est peut-être arrivée», livre le CDTM dans sa première newsletter, «Vision Tourisme» plutôt bien conçue et attrayante, liée à sa nouvelle charte graphique. Elle dévoile le projet «Cruise Project Management UK», du nom de cette société britannique qui propose des paquebots sur mesure depuis 1999.
Trois escales sont déjà prévues à Mayotte cette année en octobre, et qui modifient le schéma habituel des croisiériste d’un jour sur l’île. Certains d’entre eux seront en effet accueillis sur la fin de leur croisière et emmenés à l’aéroport pour un vol en direction de l’Afrique du Sud, d’autres arriveront d’Afrique du Sud pour embarquer à bord du paquebot et enfin, un troisième flux de touristes devrait rester à Mayotte pour un séjour d’une semaine.
300 passagers par escale
Le lieu de débarquement a été l’objet de longues tractations, «mais nous sommes parvenus à un accord mercredi dernier entre les services de l’Etat, ceux du Conseil général et le port. Il se fera sur le ponton des croisiéristes de Mamoudzou», indique Michel Ahamed, le directeur du CDTM, qui rappelle que des travaux devront être effectués auparavant, le ponton étant actuellement inutilisable. L’accord définitif est lié aux tractations commerciales «d’usage» en cours, complète-t-il.
Deux escales sont également prévues en décembre 2014, et plusieurs autres en septembre, octobre et novembre 2015.
Ce sont ainsi environ 300 passagers par escale et une trentaine de couples/familles qui devraient rester en séjour sur Mayotte indique le CDTM. Une nouvelle qui réjouit le vice-président du Comité, Harouna Attoumani parlant de «boosteur» de sites touristiques qui pourraient ainsi être développés car inscrits au Plan d’Aménagement et de Développement (PADD) de Mayotte. Un PADD qui n’a jamais vraiment servi.
Une arlésienne donc, mais selon lui, la capacité de lits devra en tout cas s’adapter à ce potentiel touristique, «ce qui pourrait attirer des investisseurs».
Anne Perzo-Lafond
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