Un arrêté préfectoral a donné naissance le 8 avril 2014 au Comité départemental de la restauration scolaire. Un nouvel axe de développement pour l’île.
A Mayotte, seuls 5 établissements, 3 lycées et 2 collèges, possèdent un service de restauration scolaire. La Prestation d’Aide à la restauration scolaire a été mise en place en 2005 et permet, par le biais d’une convention signée entre la Caisse d’allocation familiale et la commune, une participation minime pour les parents : 0,90 euro par repas, soit 45% du prix total.
Tous les autres, écoles comme collèges ou lycée, proposent des collations qui permettent à des enfants de pouvoir se nourrir d’un sandwich, d’un yaourt et d’un fruit, moyennant 0,20 euro pour les parents. Une collation qui a été mise en place en 2008 : elle remplissait un vide, la croissance démographique ayant nécessité une programmation dans l’urgence, concentrée sur la construction des établissements scolaires. Un repas important, c’est parfois le seul que les enfants prendront de la journée.
Prérogative des communes, jusqu’à présent les collations sont souvent servies sur le temps scolaire. Mais l’adoption des nouveaux rythmes scolaires, rendue obligatoire à la prochaine rentrée sous l’ère Peillon et confirmée par le nouveau ministre de l’Education nationale Benoit Hamon incite à offrir une vraie pause entre midi et deux.
Nourrir 86 000 élèves
En rendant obligatoire huit demi-journées de cours par semaine, le décret impose un étalement des heures de classes sur la journée, là où elles étaient concentrées en matinée.
L’arrêté préfectoral va donc pouvoir améliorer le système, le vice-recteur ayant indiqué «intégrer un espace repas dans les nouvelles constructions du secondaire». Il indique vouloir poursuivre le travail engagé avec les Maires, au sein des caisses des écoles pour mieux structurer ce service rendu aux familles.
Le Comité départemental de la restauration scolaire sera composé du secrétaire général de la préfecture et de son adjoint, du directeur des relations avec les collectivités locales, du vice-recteur, de la Direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt, de l’ARS, de la Caisse des Allocation Familiale, de directeurs d’école maternelle et primaire, des représentants des maires, des prestataires locaux de la restauration scolaire et deux représentants de parents d’élèves.
Le Comité sera chargé d’organiser la restauration scolaire et la préfecture de son exécution.
Une nouvelle qui va inciter à l’investissement, 86.000 élèves étant scolarisés à Mayotte. Si les coopératives attrapent la balle au bond, elles tiennent là un potentiel de développement de filières agricoles. La seule difficulté sera de proposer le juste prix…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte