Avec la nouvelle aérogare mise en service ce matin, ce sont trois époques qui cohabitent sur le site de l’aéroport de Mayotte. Un peu de l’histoire du département.
Le bâtiment, esseulé à proximité de la piste, ne se remarque presque pas. Cette petite maison blanche a pourtant été le cœur de la vie aéroportuaire de Mayotte. Le manguier qui s’élève à ses côtés a obtenu une dérogation exceptionnelle, les arbres et les oiseaux ne sont généralement pas les bienvenus à ces endroits, mais c’est une trace de l’Histoire de Mayotte. Il s’agit de l’aérogare des années 1950, construite à une époque où peu d’avions desservaient le territoire, avec des conditions de voyage bien différentes. On est bien loin des plus de 7.000m² du nouveau bâtiment entré en service ce matin.
«C’était la seule aérogare de Mayotte qui assurait le service aéronautique minimum comme à Madagascar, se souvient le docteur Martial Henry. A l’époque, il y avait des services météo embryonnaires, une direction de l’aviation civile rattachée à la direction des travaux publics chargée de l’entretien de la piste. Air France assurait une liaison Tananarive-Majunga-Mayotte avec un Juncker qui pouvait transporter une trentaine de personnes. Et puis, il y a eu le DC3, le DC4, toujours plus spacieux mais toujours la même aérogare.»
Air Comores créée dans les années 1950 par Yves Lebret dessert également l’aéroport puis Air Madagascar peu après sa création consécutive à l’indépendance de la Grande Île.
1975, Mayotte s’offre un nouvel équipement
Le petit bâtiment survit jusqu’au milieu des années 1970, au moment de nouveaux équipements voient le jour. C’est l’aérogare et la tour de contrôle qui ont reçu les passagers et les avions jusqu’à ce mercredi 14 mai. Mayotte vient de se séparer des trois autres îles de l’archipel et ces nouveaux bâtiments doivent répondre à l’augmentation du trafic mais aussi à l’évolution des conditions de sécurité. L’aérogare accueillait départs et arrivées jusqu’au milieu des années 2000, avant qu’un hall provisoire, un vaste hangar en tôle, soit édifié pour absorber le flux des passagers entrants.
Dernier construit, premier détruit : ce bâtiment en tôle va disparaître très rapidement. Les travaux de démolition devraient débuter d’ici à trois semaines permettant d’agrandir le parking pour le stationnement simultané de quatre avions sur le tarmac.
Dans la foulée, devrait suivre le réaménagement en bureaux de l’aérogare désaffectée depuis ce jeudi matin. L’ensemble de la programmation a déjà été faite.
La tour de contrôle reste, elle, en fonctionnement.
A l’ombre de l’élégante nouvelle aérogare, mise en service alors que Mayotte est devenue un département, ses deux aïeules devraient porter leur témoignage du passé de Mayotte pendant de longues années.
RR
Le Journal de Mayotte
Voir aussi :
L’aérogare prend vie : le bonheur du voyage
Nouvelle aérogare : elle est ouverte !
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