Le ciel se parait de multiples couleurs vendredi soir pour le vernissage de l’exposition « Chaise-œuvres de Mayotte » à Dembéni.
C’est un musée artistique éphémère qu’a cherché à importer de Guyane Delphine Monchaux, enseignante en Petite section à Chiconi, et c’est donc avec des lanternes célestes tout aussi furtives que l’enseignante décidait d’inaugurer l’exposition « Chaise-œuvres de Mayotte ».
Les visiteurs de l’exposition étaient invités à lâcher les lanternes distribuées, « offertes par nos partenaires guyanais », soulignait Delphine Monchaux, constellant le ciel de tâches multicolores.
Le concept original initié en Guyane est axé sur la familiarisation des enfants avec le musée en en créant un à leur image. Et pour cela, rien de mieux que d’exposer leurs œuvres, ont décidé les organisateurs.
Partant de la citation de Joris-Karl Huysmans, « A quoi bon bouger, quand on peut voyager si magnifiquement dans une chaise ? », le thème de la chaise s’est imposé au 80 classes des écoles de Sada, de Mamoudzou Centre, de Mamoudzou Sud, de Tsingoni, et de Petite-Terre adhérentes au projet, « et en même temps à 100 enseignants de Kourou en Guyane ».
Il se décline à perte de vue dans le hall d’accueil du collège de Dembéni. Chaises issues de l’imaginaire des contes comme celle de la reine Tembé ou de Boucle d’or et des trois ours, ou les « Drôles de chaises » créées à partir de récupération des matières premières, emballages etc., elles rivalisent de couleur et d’astuces.
Une visiteuse commentait la « Chaise Tarzan » : « c’est comme du temps de nos arrières arrières grands parents, on faisait ce genre de chaises parce qu’il n’y avait rien d’autre ».
Le résultat a demandé beaucoup d’investissement, « il fallait fédérer 80 enseignants », et reste nuancé : « je n’arrive pas à mettre en place le deuxième volet du projet, la visite du musée par les enfants, faute de bus scolaire », déplore Delphine Monchaux… Certaines mairies ont joué le jeu, pas toutes…
L’exposition se tient au collège de Dembéni jusqu’au 13 juin, « pour la transférer peut-être vers l’aéroport ensuite ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte