Le Comité mahorais Trame verte et bleue a été installé. Il va devoir élaborer de manière concertée un schéma d’aménagement durable du territoire.
C’est un document qui engage beaucoup de l’avenir de Mayotte. Un an de travail et de concertation sera d’ailleurs nécessaire à sa finalisation. Notre département doit intégrer à son schéma d’aménagement régional (SAR) une «trame verte et bleue». Ce concept poétique sorti du Grenelle de l’environnement est, dans des termes plus administratifs, un «schéma régional de cohérence écologique» (SRCE). En clair, il établit sur un territoire les zones importantes du point du vue écologique, celles qui accueillent une biodiversité riche et diversifiée. Il détermine ensuite des corridors entre ces zones de façon à ce que les espèces animales et végétales puissent circuler.
Cette «continuité écologique» est issue d’un combat ancien des défenseurs de l’environnement. Elle vise à mettre un terme à la fragmentation des territoires, quadrillés de routes, de zones urbaines et agricoles. Car les endroits dont les écosystèmes sont protégés finissent par s’appauvrir s’ils restent trop longtemps isolés.
Définir les zones «réservoirs» puis dessiner les liaisons, c’est tout l’enjeu de la trame, verte sur la terre et bleue dans le milieu aquatique.
Une trame qui s’imposera à tous
A Mayotte, le Conseil Général coordonne l’élaboration de ce travail confié par convention à la DEAL. Et le chantier a commencé. La semaine dernière, le Comité mahorais Trame verte et bleue (CMTVB) a tenu sa première réunion à la mairie de Mamoudzou. Il est composé de 28 membres*, acteurs institutionnels, socioprofessionnels et associatifs. Chacun fera valoir ses arguments tout au long de ce travail réalisé en concertation.
Une fois achevé, ce «schéma régional de cohérence écologique» sera constitué d’un diagnostic écologique de Mayotte, de la définition des enjeux, d’un atlas cartographique contenant la Trame verte et bleue, et enfin d’un plan d’actions stratégiques.
Et une fois approuvé, il s’imposera à tous avec de réelles conséquences sur l’aménagement du territoire. Il peut, par exemple, limiter l’agriculture dans certaines zones, d’où l’importance de la participation des élus comme de la société civile pour que chacun s’approprie les enjeux.
La remise de ce travail est prévue en mars 2015.
RR
Le Journal de Mayotte
*Les membres du Comité mahorais Trame verte et bleue (CMTVB) :
– Collectivités territoriales et leurs groupements (Elus) : 8 membres (SIEAM,
Association des Maires de Mayotte, élus du CG)
– Etat et établissements publics : 6 membres (DAAF, DEAL, Parc Naturel Marin,
ONEMA, ONF, CDL)
– Organismes socio-professionnels et usagers de la nature : 4 membres (CCI,
CAPAM, CDTM, DJSCS)
– Associations, organismes ou fondations œuvrant pour la préservation de la biodiversité et gestionnaires d’espaces naturels : 6 membres (FMAE, MNE, UICN, CBNM, Naturalistes, GEPOMAY)
– Scientifiques et personnalités qualifiées : 3 membres (Houlam Chamssidine, Daourina Romli, Olivier Soumille)