L’Autorité de la concurrence a sanctionné ce vendredi l’opérateur SFR à 45,9 millions d’euros d’amendes « pour avoir mis en place et maintenu un écart de prix abusif » dans la téléphonie mobile à La Réunion et à Mayotte ».
Pendant « plus de 12 ans à La Réunion et plus de 3 ans à Mayotte », l’opérateur et sa filiale réunionnaise SRR ont « mis en place une différenciation tarifaire excessive au regard des coûts supportés entre les appels passés sur son réseau et ceux passés vers les réseaux concurrents », indique l’autorité dans son communiqué.
L’autorité détaille ainsi que SRR facturait « de 3 à 24 centimes d’euro plus cher pour ses clients réunionnais les appels passés vers les autres réseaux, et jusqu’à 26 centimes d’euro plus cher pour ses clients à Mayotte. Ces différences de prix concernaient aussi les envois de SMS, qui étaient de 3 à 10 centimes d’euro plus chers si le correspondant contacté était chez un concurrent ».
En règle générale, pour les appels, « les écarts de prix ont été plus de trois fois supérieurs aux écarts de coûts supportés par SFR à la Réunion. A Mayotte, les écarts de prix ont été parfois supérieurs de 50% aux écarts de coûts », est-il précisé.
Récidiviste
« Cette différenciation n’était pas justifiée par les coûts supportés par SRR pour l’acheminement de ces communications. Si l’existence d’une différenciation tarifaire n’est en soi pas condamnable, elle le devient lorsque cette différence de prix excède les écarts de coûts supportés par l’opérateur », souligne l’Autorité de la concurrence.
L’Autorité de la Concurrence avait déjà sanctionné SRR en 2009 après avoir été saisie par Orange et Outre mer Télécom. Une décision qui n’avait pas débouché sur l’arrêt de la tarification excessive. A l’époque, SFR était seul opérateur à Mayotte, puis est parvenu à conserver 70% de part de marché après l’arrivée de la concurrence Orange et Only.
Aujourd’hui, l’opérateur détient encore plus de la moitié du marché face à Orange et Outremer Télécom », souligne l’autorité dans son communiqué.
« Il s’agit d’une décision de justice que, par définition, nous ne souhaitons pas commenter. Toutefois, nous tenons à préciser qu’il s’agit d’une pratique qui remonte à 2009 et qui était spécifique à une de nos filiales, la SRR », a indiqué SFR à l’AFP, qui dit « reconnaitre et assumer cette faute ».
A.P-L.
Le Journal de Mayotte