Bienvenue aux médecins inaptes !

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C’est ce que propose en clair le gouvernement en n’appliquant pas à Mayotte un décret publié le 26 mai 2014 : les diplômes ne sont plus exigés… Les médecins libéraux réagissent.

Le docteur Ouadah mise beaucoup sur sa rencontre ministérielle
Le docteur Ouadah mise beaucoup sur sa rencontre ministérielle

Entre « Médecin volant » et « Médecin malgré lui », la nouvelle législation, ou plutôt non-législation qui touche Mayotte, a un goût de mauvaise farce de Molière pour les professionnels.

Un décret relatif aux procédures de contrôle de l’insuffisance professionnelle des médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens, infirmiers, masseurs kinésithérapeutes et des pédicures-podologues, paru le 26 mai dernier,  exclut dans son article 9 Mayotte, Saint Barthélemy et Saint Martin de son champ d’application. Il est appliqué depuis le lendemain de sa parution.

Une décision qui correspond à l’intention avérée de répondre à la désertification médicale par l’ouverture des frontières mahoraises aux médecins régionaux, sans exigence de diplôme. « Nous nous heurtons à un mur ! », déplore Abdeli Ouadah, président du Syndicat des médecins libéraux, « sans ce décret, le Conseil de l’ordre n’autoriserait pas l’exercice de la médecine sans validation des acquis ».

La grogne monte

Des références qui ne sont plus exigées
Des références qui ne sont plus exigées

Des médecins qui sont prêts à accueillir des confrères grand-comoriens ou malgaches, « du moment que les diplômes correspondent à des études valables ». Mais, l’existence de trafics de brevets et diplômes n’est pas pour rassurer les praticiens locaux, « je dois pouvoir envoyer un patient vers un collègue sans avoir de doute ».

La grogne monte, « nous rencontrons la ministre des Outre-mer ce jeudi matin à ce propos », indique Abdeli Ouadah qui n’est pas rassuré pour autant, « il y aura des mouvements sociaux car non seulement nous n’avons pas obtenu satisfaction sur nos revendications d’indemnités, mais là, on touche aux compétences ! ».

Il rappelle que les médecins hospitaliers ont porté leurs revendications jusqu’au ministère de la santé, et qu’ils espèrent des réponses dans les bagages de la ministre, « en fonction de la rencontre de ce jour, nous verrons si nous nous joignons à leur préavis de grève ».

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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