Marisol Touraine, la ministre de la santé, accède aux revendications des médecins de Mayotte. Elle annonce également le recours à la réserve sanitaire en renfort au CHM.
Le ministère de la santé a publié un communiqué ce vendredi pour annoncer que «le gouvernement renforce l’offre médicale hospitalière à Mayotte». Constatant que «le département de Mayotte rencontre d’importantes difficultés de recrutement de personnels médicaux hospitaliers», le gouvernement a décidé de mettre en œuvre immédiatement trois mesures. Les deux premières vont combler les médecins. Elles répondent, en effet, aux revendications qu’ils portent depuis le mouvement de grève de 2013.
Une indemnité particulière d’exercice pour les praticiens hospitaliers est créée «qui améliorera l’attractivité du centre hospitalier de Mayotte et fidélisera les praticiens titulaires qui s’engagent à y exercer pendant au moins quatre ans», selon les termes du communiqué.
La seconde décision donne « la possibilité pour la directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS) d’élargir les modalités de recrutement de médecins et chirurgiens-dentistes à diplôme hors Union européenne en qualité de praticiens attachés associés». Des médecins étrangers pourront donc venir exercer à Mayotte, à condition de remplir «les conditions de diplôme, de titre et de formation» reconnues par la France.
La réserve sanitaire à Mayotte
Quant à la troisième mesure, elle a de quoi surprendre mais elle répond au manque de professionnels de santé auquel est confronté le CHM durant les grandes vacances. Le ministère annonce « le recours à la réserve sanitaire pour l’envoi immédiat de gynécologues-obstétriciens au centre hospitalier de Mayotte, afin de couvrir la période estivale». La mesure permettrait également de mobiliser, «en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique», des urgentistes et un pédiatre.
La réserve sanitaire, de son vrai nom l’EPRUS (établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires) a été créée en 2007. Elle permet de déployer des professionnels de santé dans des situations de crises comme une catastrophe naturelle. Mais elle intervient aussi pour des missions dites de «renfort» lorsqu’il existe des «tensions» dans le système de soin, ce qui est manifestement le cas à Mayotte.
Le communiqué conclut qu’à «travers ces trois mesures, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et George Pau-Langevin, ministre des Outre-Mer, s’attachent à répondre aux difficultés de recrutement spécifiques du territoire de Mayotte et contribuent à assurer un égal accès aux soins de tous les citoyens, en métropole comme dans les Outre-Mer. »
RR
Le Journal de Mayotte