Les musulmans du monde entier, deuxième communauté religieuse, se préparent à entamer leur mois de jeûne dont un « la » différent est donné par la lune selon qu’elle est observée ou anticipée.
En France, le début du Ramadan fut l’année dernière une joyeuse cacophonie, mais une cacophonie qui fait aussi partie de la fête. Le calendrier lunaire étant inscrit sur tous les agendas, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a dores et déjà déterminé le top départ du jeûne, soit samedi.
Le Conseil français du culte musulman avait commencé par suivre cette méthode l’année dernière avant de se rétracter, reculant d’un jour le début du Ramadan. La méthode traditionnelle dépend en effet de l’observation de la lune qui renvoie au lendemain le 1er jour de jeûne.
Bien qu’ils soient régulièrement sollicités pour adopter la méthode scientifique, les musulmans de Mayotte garderont les yeux rivés vers le ciel ce week-end. Leurs frères de Polynésie et d’Amérique latine la verront vendredi soir, alors que ce sera soit samedi soir soit dimanche soir à Mayotte. La nouvelle est alors transmise par les mosquées et/ou la radio.
« Nuit des doutes »
Un aléa qui n’a d’impact sur la vie économique qu’au dernier jour du Ramadan, qui fixe la fête fériée de l’Aïd-el-Fitr le lendemain.
La nuit qui précède le jour J est appelée par certains musulmans la « nuit des doutes », en partie en raison de l’incertitude qui pèse sur l’apparition du satellite naturel de la Terre, « mais surtout parce que sur les 9 Ramadan qu’a vécus le Prophète, un seul comportait 30 jours, les autres en avaient 29 », indique Mohamed Nassur El Mamouni, chargé de mission sur l’avenir des cadis de Mayotte.
Un Ramadan adoucit car tombant en 2014 sur la période de jours les plus courts de l’année, le foutari, repas de rupture de jeûne au coucher du soleil, pourra donc commencer plus tôt.
Rappelons les règles qui s’imposent aux musulmans lors de ce mois : il est interdit, jusqu’au coucher du soleil, de manger ou de boire quoique ce soit, un éventuel oubli est toléré, de fumer, et d’avoir des relations sexuelles.
Celui qui rate le jeûne de jours du Ramadan doit les rattraper avant l’avènement du Ramadan suivant.
Le grand Cadi, Nourdine Bacar, assistera à plusieurs conférences médiatisées, « et je souhaite avant tout un bon Ramadan à tous les musulmans de Mayotte », précise-t-il.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte